Il affirme qu’il partage entièrement le cap fixé par le Président de la République ; celui de faire de l’Algérie une première ou deuxième économie du continent, Mohamed Abdelwahab Ziani, le président de la CIPA, revient dans cet entretien sur les grandes réformes enclenchées par le Chef de l’Etat à l’issue de sa réunion avec les opérateurs économiques. Le président de la CIPA se félicite au nom de tous les siens des grandes ambitions fixées par le Chef de l’Etat, affirmant la disponibilité de la CIPA a accompagner et à être une partie prenante de cette dynamique économique qui s’annonce à moyen et long terme.
Entretien réalisé par Ali T.
En tant que président de la CIPA (Confédération des industriels et des producteurs algériens), vous avez pris part à la seconde édition de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques, présidée par le Chef de l’Etat, Abdelmadid Tebboune, à l’issue de laquelle d’importantes mesures ont été prises au profit des entreprises, quelle lecture pouvez-vous en faire ?
C’est une réunion tant attendue par les opérateurs économiques et, plus particulièrement, par la CIPA. Elle a été hautement bénéfique et constructive pour les opérateurs économiques, tant il est vrai qu’elle a été l’opportunité, pour le Président de la République, de lancer les grands chantiers de réformes que nous attendions tous. La décision de revoir le fonctionnement et les prérogatives de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement est une excellente réforme qui marque la volonté claire du Président de la République de lever l’ensemble des obstacles bureaucratiques qui freinent l’acte d’investir dans notre pays. C’est une réforme que nous appelions de nos vœux depuis longtemps qui, grâce à laquelle, les membres de l’AAPI auront le pouvoir de décider et de signer, ce qui est en soi une révolution qui devra à coup sûr libérer l’acte d’investir et d’entreprendre, mais aussi de simplifier les procédures administratives, ce qui est essentiel pour améliorer le climat des affaires et attirer à la fois les investisseurs nationaux et étrangers.
Le chef de l’Etat a également annoncé la fin de mission de l’ALGEX tel qu’elle a fonctionné jusqu’ici pour en créer deux instances distinctes chargées, l’une de l’importation et l’autre de l’exportation, n’est-ce pas une réponse claire aux vœux des opérateurs ?
Il s’agit aussi d’une excellente mesure, celle se rapportant à la réforme de l’ALGEX et de la scinder en deux instances différentes ; l’une pour gérer plus efficacement les importations, laquelle permettra de mieux protéger la production nationale, tandis que l’autre sera dédiée au soutien aux exportations, ce qui est un outil indispensable pour diversifier notre économie et améliorer notre balance commerciale. Le Président de la République a rappelé également l’importance d’aller vers la création de banques à capitaux privés afin de renforcer les mécanismes de financement de l’économie. A ce propos, l’occasion nous est donnée afin de demander la révision à la baisse du capital social nécessaire à la création d’une banque afin que les opérateurs économiques puissent s’inscrire dans cette démarche. Il était question aussi, durant cette rencontre, de placer les startups au cœur des stratégies de développement économique, ce qui est aussi une mesure louable et nécessaire pour l’accélération de la digitalisation de l’économie. Ces décisions du Président de la République témoignent en tout cas d’une écoute attentive des préoccupations des opérateurs économiques. Nous espérons, maintenant, que celles-ci soient mises en œuvre efficacement et dans les meilleurs délais, dans un esprit de concertation avec les représentants des opérateurs économiques. Le dialogue avec les autorités doit être au cœur de cette dynamique de réforme.
Le Président de la République a rappelé également les grandes ambitions économiques que se fixe l’Algérie à moyen terme, à savoir se hisser au rang de première ou deuxièmes économies du continent, n’est-ce pas que l’entreprise doit être au cœur de ce défi afin de permettre la concrétisation de cet objectif ?
Ces ambitions s’inscrivent dans une vision stratégique claire. Hisser l’Algérie au rang d’une puissance régionale est un cap ambitieux que nous partageons pleinement. Ce cap témoigne également, il faut le reconnaitre, d’une volonté politique forte de transformation économique en profondeur. Nous pouvons tous ensemble relever ces défis qui ne sont pas du domaine de l’impossible, mais qui sont à portée de main ; nous en sommes convaincus. Nous avons le potentiel nécessaire, les compétences et les moyens de cette politique, pour peu que toutes les contraintes bureaucratiques soient levées, que les initiatives soient libérées et que les investissements dans la digitalisation, dans l’infrastructure…soient accélérés. Nous pouvons réussir cet objectif ; la capacité existe, la volonté aussi, tout comme l’engagement. L’objectif affiché par le Président de la République est à la hauteur des potentialités que recèle notre pays. L’Algérie dispose de tous les atouts pour devenir un acteur économique majeur dans les espaces régionaux. Nous sommes prêts à accompagner cette dynamique, à investir davantage, à innover continuellement et à contribuer activement à la construction d’une économie forte, diversifiée et tournée vers l’export.
Outre les lourdeurs bureaucratiques dont vous parlez, y aurait-il d’autres entraves à lever afin de permettre aux opérateurs économiques de contribuer activement à la concrétisation de cette nouvelle ambition ?
A la CIPA, nous sommes allés bien plus loin en proposant le cap de 50 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures à l’horizon 2030. C’est un objectif à portée de main ; nous pouvons le réaliser car nous avons le potentiel nécessaire. Seulement, comme vous venez de le dire, il est important qu’au préalable toutes les entraves soient levées. Nous avons cité les obstacles bureaucratiques ; le Président de la République en est conscient et prend les mesures nécessaires afin d’y remédier. Mais pas seulement. Nous avons appelé à revoir certaines règles prudentielles de la Banque d’Algérie, nous avons proposé d’accélérer la digitalisation de l’administration économique afin que le numérique puisse prendre le dessus afin que la bureaucratie puisse disparaitre rapidement…etc. En tout cas, il y a un grand effort de réforme qui est consenti par le Chef de l’Etat et le gouvernement, lequel effort nous permettra d’avancer plus efficacement et de hâter le pas afin d’être au rendez-vous des grands objectifs fixés par le Président de la République à l’horizon 2030.
A. T.