L’Afrique ne s’écrit pas sans l’Algérie. Son rôle dans la construction du destin africain, depuis les luttes d’indépendance jusqu’aux grandes dynamiques économiques du XXIᵉ siècle, s’enracine dans les faits, non dans les discours. La dimension africaine de l’Algérie, historique, politique et morale, est incontestable. Elle s’incarne dans une diplomatie de solidarité, une fidélité aux peuples et une vision panafricaine de la souveraineté.
Depuis les années soixante, l’Algérie a soutenu les peuples africains dans leur émancipation politique et économique, accueillant, formant et épaulant de nombreux cadres. Ce pays a fait de la coopération un instrument d’élévation collective. L’effacement de près de 10 milliards de dollars de dettes africaines traduit cette solidarité concrète, tout comme les programmes d’assistance technique, de formation et d’intégration régionale. Loin de toute logique d’influence, Alger a défendu une Afrique basée sur la dignité et la justice.
Carrefour entre Méditerranée et l’Afrique, l’Algérie occupe une position stratégique au cœur du continent. Elle relie le nord au sud, l’Atlantique au Sahel, et joue un rôle d’équilibre dans les relations régionales. Des infrastructures comme la Route Transsaharienne Alger–Lagos ou le réseau de fibre optique transsaharien symbolisent cette vocation : relier, intégrer, moderniser. Ces projets incarnent une conception algérienne du partenariat fondée sur le développement partagé et la connectivité au service de la souveraineté collective.
L’engagement d’Alger dans la African Continental Free Trade Area (ZLECAf) s’inscrit dans cette continuité. Ne réduisant pas cet espace à un simple marché, l’Algérie y voit une plateforme d’équité, de montée en compétences et d’autonomie économique. Son expérience industrielle, énergétique et logistique, conjuguée à une tradition d’État planificateur, en fait un acteur clé du commerce intra-africain. Elle œuvre ainsi pour une Afrique qui produit, échange et innove à partir de ses propres ressources.
La récente et très réussie 4ᵉ édition de l’Intra-African Trade Fair (IATF’2025), accueillie à Alger, témoigne de cette dynamique : elle a surpassé les attentes en termes de participation et d’engagement commercial, consolidant l’Algérie en tant que plateforme continentale d’échanges et d’intégration.
Dans ce contexte d’engagement, les déclarations belliqueuses du Mali à l’égard de l’Algérie doivent être lues comme un miroir d’un trouble intérieur. Une junte militaire en quête de légitimité cherche à détourner la colère sociale vers l’extérieur. Pourtant, l’histoire récente rappelle combien l’Algérie s’est engagée pour la stabilité du Mali : médiations dans le nord, accords de paix, soutien logistique et humanitaire. La tentation de désigner un bouc émissaire n’efface pas des décennies de coopération.
Dans un continent traversé par les incertitudes, l’Algérie incarne une rare cohérence. Elle agit sans arrogance, selon une ligne claire : paix, développement partagé et mémoire. Sa diplomatie repose sur des principes stables – non-ingérence, solidarité, justice – et sur une conviction profonde : l’unité africaine ne se décrète pas, elle se construit dans la constance et la confiance.
L’Afrique n’a pas besoin d’ennemis, mais de modèles. L’Algérie, fidèle à son héritage panafricain, reste un pilier de stabilité et un catalyseur d’intégration. À l’heure où certains misent sur la déstabilisation, elle continue de privilégier le dialogue, la mémoire et l’engagement. Dans un continent en quête d’équilibre et de souveraineté, la voix d’Alger demeure celle de la raison et de la fidélité – une voix qui, depuis toujours, parle au nom de l’Afrique et pour l’Afrique.
Par Hacène Naït Amara
