Tahar Bouzid, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), salue les mesures fortes annoncées par le Président de la République lors de la Rencontre nationale avec les opérateurs économiques, qu’il qualifie de «signal fort» en faveur de l’investissement. Pour lui, le renforcement du guichet unique, la création d’instances dédiées à la régulation du commerce extérieur et à la promotion des exportations, ou encore la décentralisation de la gestion du foncier industriel, sont autant de réformes structurelles majeures attendues de longue date par les entrepreneurs. Affirmant que la CAP s’inscrit pleinement dans les objectifs fixés par le Chef de l’État, notamment celui d’ériger l’Algérie parmi les premières économies africaines, M. Bouzid plaide pour un dialogue permanent entre l’État et les opérateurs afin de bâtir ensemble une économie forte, souveraine, créatrice d’emplois et tournée vers l’exportation.
Entretien réalisé par Karima Mokrani
Vous avez participé à la deuxième édition de la Rencontre nationale avec les opérateurs économiques, présidée par le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à l’issue de laquelle d’importantes décisions ont été prises. Quel sentiment avez-vous au sortir de cette rencontre, vous qui être chef d’entreprise et président d’une association patronale ?
Au sein de la Confédération algérienne du patronat (CAP), nous avons toujours estimé nécessaire de valoriser toute initiative qui concourt à lever les écueils se dressant sur le chemin de l’investissement et sur celui de la dynamique économique, plus globalement. Ce pourquoi, nous accordons un grand intérêt à cette rencontre réunissant le gouvernement et les opérateurs économique, présidée par son Excellence, le Président de la République, laquelle réunion démontre, d’ailleurs, la volonté manifeste du Chef de l’Etat de renforcer l’attractivité de l’économie algérienne. Cela nous a amené à considérer avec un grand intérêt les mesures prises par le Président de la République durant cette rencontre et qui, les unes, comme les autres, portent sur la facilitation de l’investissement en faveur de l’entreprise et l’assainissement de l’environnement dans laquelle évolue cette entreprise. La décision de renforcer le guichet unique, tout comme la décision de créer deux instances chargées de la régulation des importations et de soutien aux exportations, auxquelles vous faites allusion dans votre question, constituent une avancée significative dans la réforme structurelle de notre environnement économique. Nous saluons tout d’abord la volonté réaffirmée par le Chef de l’Etat de simplifier les démarches liées à l’investissement, tant il est vrai que le renforcement du guichet unique permettra, nous l’espérons, de réduire considérablement les délais d’étude des dossiers d’investissement, d’éliminer les lourdeurs bureaucratiques qui entravent l’acte d’entreprendre et d’instaurer une plus grande transparence dans l’accès au foncier industriel, une problématique qui, il faut le reconnaitre, continue, à nos jours, à freiner de nombreux projets industriels. C’est un signal fort envoyé par le Président de la République aux investisseurs nationaux et étrangers.
Vous venez d’évoquer la décision de renforcer le guichet unique, en y apportant votre lecture. Quid des autres mesures liées au Commerce extérieur ?
Cette décision de renforcer le guichet unique, facilitant les démarches administratives en faveur de l’entreprise et de l’entreprenariat, vient asseoir une nouvelle approche en matière de gestion du foncier, basée sur une gestion plutôt décentralisée. Nous nous en félicitons car, au niveau de la Confédération algérienne du patronat, nous n’avons pas cessé d’appeler à la décentralisation de la gestion du foncier dédié à l’investissement. Cette décentralisation doit se traduire par une parfaite transparence en matière d’accès au foncier et une réduction considérable des délais d’instruction des dossiers. Nous accueillons également avec un grand intérêt la décision de créer les deux instances chargées de la régulation du commerce extérieur, dans ses deux volets importation et exportation. C’est une mesure louable car, une telle démarche permettra de mieux mieux gérer les flux commerciaux vers et depuis l’Algérie, tout en veillant sur les intérêts des entreprises et de l’économie, à travers le contrôle de l’équilibre de la balance commerciale et l’orientation de la production nationale vers les marchés extérieurs. Tout comme la décision concernant ALGEX que nous saluons aussi au niveau de la CAP. Nous appelons à ce que ces instances travaillent en concertation avec les opérateurs économiques afin que leurs décisions soient adaptées aux attentes des entreprises. Ces mesures, si elles sont bien accompagnées et rapidement mises en œuvre, contribueront à coup sûr à renforcer la confiance des entrepreneurs, à stimuler l’investissement productif et à favoriser une dynamique économique durable et inclusive.
Le Président de la République a fixé un cap ; celui de hisser l’Algérie au rang de première ou deuxième économie du Continent. Comment voyez-vous le rôle que doit assumer l’entreprise afin de pouvoir relever ces défis ?
La CAP et l’ensemble de ses adhérents s’inscrivent pleinement dans les objectifs tracés par le Président de la République, dont l’ambition de porter les exportations hors hydrocarbures à 30 milliards de dinars à l’horizon 2030. Nous avons à cœur de contribuer à cet objectif et à relever les autres défis économiques. L’entreprise -comme vous le savez- est le noyau du développement économique de chaque pays. Ce pourquoi, la CAP réaffirme sa disponibilité à soutenir toute initiative qui concourt à l’essor de l’entreprise et au développement de l’économie nationale. La CAP réaffirme sa disponibilité à travailler aux cotés des pouvoirs publics pour la concrétisation de l’ensemble des objectifs tracés et hisser ainsi l’économie algérienne au rang de puissance régionale. Nous plaidons pour un dialogue constructif et continu entre les institutions et les représentants du secteur économique, car c’est ensemble que nous pourrons bâtir une économie forte, souveraine et créatrice de richesses et d’emplois.
K. M.