Accueil DOSSIER Abdelkader Allouni, PDG de l’EPEGT de Sidi Fredj : «On se demande...

Abdelkader Allouni, PDG de l’EPEGT de Sidi Fredj : «On se demande pourquoi le client est réticent à l’usage du mode de paiement électronique»

0

Concernée au premier chef par la convention signée récemment entre le secteur du tourisme et Algérie Poste portant sur la généralisation des moyens du paiement électronique au niveau des structures touristiques, l’Entreprise Publique Economique de Gestion Touristique (EPEGT) de Sidi Fredj se réjouit de la conclusion d’un tel accord et prépare activement la mise en œuvre de l’ensemble des dispositions prévues par ce projet. Son PDG, Abdelkader Allouni revient, dans cet entretien, sur la conclusion de cet accord et les conditions nécessaires à sa réussite. Selon lui, un grand travail de sensibilisation doit être fait à l’adresse des clients pour les inciter, voire les obliger, à opter pour les nouveaux moyens technologiques de paiement. Il s’agit, dit-il d’un « enjeu voire un choix stratégique indispensable », en ce sens qu’à travers le paiement électronique, les transactions effectuées jouiront d’une plus grande transparence, d’une meilleure traçabilité et présenteront moins de risque financier ou autre. Cependant, l’infrastructure technique, déjà disponible, ne devrait présenter aucune faille et devrait suivre l’évolution technologique pour assurer une meilleure prestation.

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Le secteur du tourisme vient de signer un accord avec Algérie Poste à l’effet de généraliser le paiement électronique dans les structures touristiques. Quel sera, selon vous, l’impact de cet accord sur le secteur ?
Je voudrais d’abord indiquer que nous disposons depuis plusieurs années de TPE (Terminal pour paiement électronique) mais malheureusement, le taux de paiement par carte électronique est insignifiant et n’est que de 1 ou 2 %. Cela montre que le client ne fait pas confiance en la banque en matière de paiement électronique. C’est la raison pour laquelle tout le monde doit s’y mettre pour sensibiliser le client algérien sur la nécessité d’adopter cette méthode de paiement et éviter entre autres, ces scènes désolantes qu’on voit devant les bureaux de poste.

A votre avis, à quoi est du cette réticence du client ?
En fait, l’on se demande pourquoi les clients n’utilisent pas leurs cartes Edahabia d’Algérie Poste ou les cartes CIB, qui sont largement disponibles. On doit orienter notre réflexion pour savoir pourquoi l’Algérien n’aime pas payer par carte ou par chèque et préfère payer cash.

Et selon vous pourquoi cette préférence pour le cash ?
Je crois que cela a un rapport avec l’impôt et la traçabilité. Beaucoup de gens y ont recours pour ne pas laisser de traces et éviter toute poursuite fiscale.

Et avec l’introduction du paiement électronique dans le secteur du tourisme ?
En ce qui nous concerne, nous misons beaucoup plus sur la nouvelle génération qui est « branchée » et constitue notre future clientèle. Nous préparons le terrain dès maintenant pour que ce nouveau moyen de paiement soit réellement adopté d’ici quelques années. Il s’agit d’un enjeu, voire un choix stratégique indispensable. Quant à l’actuelle clientèle, personnellement, je me demande toujours pourquoi même pas 1% de nos clients ne paye pas par carte CIB au niveau de nos guichets. Cela reste un grand point d’interrogation.

Pensez vous que le travail de sensibilisation que vous faites pourrait améliorer les choses ?
Cela demande beaucoup de travail, une nouvelle approche, un grand effort de marketing et de communication, à commencer par les banques, Algérie Poste et les commerçants aussi. Ces derniers sont les plus bénéficiaires du paiement électronique qui assure une plus grande transparence dans les transactions, une meilleure traçabilité et moins de risque.

Quel est le profil d’un client qui paye, aujourd’hui, par carte électronique ?
Généralement c’est la classe sociale moyenne qui a recours à ce moyen de paiement. En fait, l’usage de ce moyen de paiement moderne est une affaire de mentalité et une question de culture. Il faudrait aussi que la banque se réapproprie la confiance du client.

L’Etat ne devrait-il pas intervenir en interdisant l’utilisation de l’argent liquide dans les transactions ?
Effectivement, cela pourrait être un moyen à même d’encourager le paiement électronique. Il est vrai que le fait de recourir au cash, alors que les cartes magnétiques sont disponibles, devrait être une chose inadmissible. La moindre des choses serait de fixer un montant au-delà duquel le paiement devrait être effectué par carte et non pas en espèce. Il faudrait aussi chercher des moyens pour motiver, encourager mais aussi obliger le client à opter pour le paiement électronique.

Qu’en est-il des aspects techniques ?
Il faudrait commencer par améliorer l’infrastructure technique à travers la vitesse du débit Internet et rendre le réseau efficient. Car les problèmes techniques cassent tous les efforts et tuent la confiance dont on parle. Il n’y a pas longtemps, pendant plus de dix jours, la commune de Hammamet, à Alger, a connu une perturbation du réseau d’Algérie Poste, ce qui a pénalisé beaucoup de clients désirant utiliser leurs cartes magnétiques.
H. N. A.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here