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Abdelmadjid Tebboune, président de la République : «Les start-up seront la locomotive du nouveau modèle économique»

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant le 03 octobre écoulé à Alger l’importance de soutenir et d’encourager les start-up pour en faire la «locomotive» d’un nouveau modèle économique, basé sur la connaissance et l’innovation. Dans une allocution à l’ouverture de la Conférence nationale des start-up «Algeria Disrupt 2020», le Président de la République a affirmé que l’organisation de cette manifestation «témoigne de notre foi absolue en un nouveau modèle économique pour notre pays, un modèle basé sur la connaissance et où les start-up seront érigées en locomotive».

Par Berkaine Kamelia

oulignant que cette conférence «n’est pas moins importante» que celle sur la relance économique organisée il y’a près d’un mois et qui a regroupé les représentants des opérateurs économiques, M. Tebboune a assuré que cette manifestation «vient en prélude de mesures pour la concrétisation d’un objectif ultime, à savoir investir dans les capacités et les projets de nos jeunes et leur mobilisation au service de l’économie nationale». Le président de la République a mis en exergue, dans ce cadre, l’importance de cette Conférence en vue de «mobiliser les capacités des jeunes pour une action commune, l’échange d’expériences et de tracer les contours d’une économie de connaissance reposant sur l’innovation et la recherche de tous les outils et moyens technologiques, devenus l’un des fondements des économies modernes». Relevant la nécessité d’encourager les initiatives de création des start-up et d’éviter «de briser les rêves des jeunes», le Président Tebboune a soutenu que «cette jeunesse innovante qui aspire, avec un haut sens du patriotisme et avec ses propres moyens, à accéder aux marchés internationaux, mérite tout le soutien et l’encouragement», en ce sens, a-t-il dit, qu’elle devient des modèles de réussite «avec les moindres coûts et avec de hauts niveaux de performance et de rentabilité». Dans son allocution, le Président Tebboune a annoncé le lancement officiel du Fonds national pour le financement des start-up dont le mode de fonctionnement se distinguera par une «flexibilité» et une «tolérance aux risques». «Afin de permettre aux porteurs de projets innovants de concrétiser leurs idées, il était nécessaire de renforcer l’écosystème de l’innovation dans notre pays pour le hisser au niveau des aspirations de nos jeunes, un écosystème qui puisse leur garantir les mécanismes de financement adéquats», a ajouté le président de la République. Ce nouveau mécanisme de financement permettra aux jeunes porteurs de projets d’»éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, à travers cet outil qui se distinguera par la flexibilité dont ont besoin les start-up», a-t-il assuré.
Il a rappelé, par la même occasion, que le financement de ce genre de projets de jeunes exige une certaine tolérance aux risques, car les risques d’échec sont bien réels. «Celui qui persévère et réussit sera doublement récompensé, et celui qui échouera aura au moins le mérite d’avoir essayé….Nous allons financer et si l’idée n’aboutit pas, le jeune pourra réessayer jusqu’à ce qu’il trouve sa voie et l’idée qui lui profitera et à l’économie nationale», a indiqué le Président Tebboune. Ce genre de fonds est habituellement financé dans les Etats libéraux par le secteur privé, a rappelé le Président Tebboune, relevant que ce fonds national sera financé par l’Etat et demeurera «ouvert au secteur privé et les sociétés étrangères qui souhaiteraient y contribuer financièrement en devise ou en monnaie nationale». Il a formé le vœu de voir ce Fonds régler les demandes de financement dans des délais très courts et les walis répondre aux besoins de ces start-ups en matière de foncier industriel d’ici fin 2020.
Par ailleurs, le président de la République a indiqué que la création de ce Fonds vient compléter «les décisions importantes» par lesquelles l’Etat ambitionne d’encourager les jeunes algériens à créer des start-up «à fort potentiel et avec de grandes ambitions» d’accéder aux marchés internationaux. Cette démarche, dira-t-il, permettra de «relever, ensemble, les grands défis pour l’édification d’une économie basée sur la connaissance et soutenant l’économie nationale avec des revenus hors hydrocarbures et hors ressources conventionnelles».
Dans ce sens, le Président Tebboune a réitéré son engagement d’éradiquer «définitivement» les pratiques bureaucratiques qui ont privé les meilleurs de nos enfants de concrétiser leurs projets et de réaliser leurs rêves et poussé nombre d’eux à l’émigration, assurant, par là même, que «l’ère des entraves administratives et bureaucratiques est révolue». La concrétisation de cet engagement «se traduira par l’adoption d’un nouveau système déclaratif au profit des porteurs de projets innovants leur permettant de concrétiser leurs idées loin de toute entrave à caractère administratif», a-t-il dit. Et de rappeler, dans le même contexte, les incitations fiscales introduites au titre de la loi de finances complémentaire au profit des start-ups, en sus des différentes facilitations relatives à l’accès au foncier pour la réalisation des incubateurs et des accélérateurs, au vu de l’importance de ces structures en matière d’accompagnement des start-up. Le Président de la République s’est félicité du niveau des jeunes porteurs de projets innovants avec lesquels il a échangé lors de sa visite d’une exposition organisée en marge de la Conférence qui a regroupé près de 40 startup. Organisée par le ministère délégué chargé de l’Economie de la connaissance et des start-ups, cette conférence connait près de 1.000 participants, entre start-up, incubateurs, représentants d’institutions gouvernementales et financières, opérateurs économiques, experts, associations, universités et centres de recherches. A l’ordre du jour de la conférence figurent trois (3) panels traitant de thématiques en relation avec le cadre juridique, le capital risque «venture capital» et les incubateurs/accélérateurs.
B. K.

La nouvelle législation, appelée à évoluer, a permis de structurer l’écosystème
La nouvelle législation algérienne ayant permis de définir le statut de start-up, ainsi que ses dispositifs légaux de soutien, ont contribué efficacement à structurer l’écosystème de ce type d’entreprises, ont indiqué pour leurs parts plusieurs intervenants au panel dédié aux start-ups. Lors du panel consacré à l’aspect légal des start-up, les spécialistes et représentants administratifs participants à cette rencontre ont relevé l’intérêt du cadre législatif mis en place afin de définir les start-up, notamment à travers un label «start-up» permettant à celles-ci de bénéficier des avantages accordés par les dispositifs de soutien étatiques.
Pour Noureddine Ouadah, représentant du ministère délégué chargé de l’Economie de la Connaissance et des start-ups, le texte législatif concernant la start-up «aura un rôle fondamental dans les prochains mois dans écosystème». Pour sa part, Dounia Boughambouz, experte en télécommunications, elle s’est réjoui de «la prise de conscience de structurer l’écosystème des start-ups». Un intérêt, a-t-elle expliqué, né notamment du fait du potentiel des innovateurs algériens qui parviennent aux premières places dans l’ensemble des manifestations scientifiques internationales.
«La volonté de l’Etat sera certainement très bénéfique pour ces jeunes, car ils vont bénéficier des dispositifs qu’offriront les dispositions prises, notamment à travers la création du fonds national dédié aux start-ups», a-t-elle estimé. En revanche, Mme Boughambouz a estimé nécessaire d’adapter la législation en vigueur afin de faciliter l’entrée et la sortie de l’investisseur dans le capital d’une start-up. «La nature même de la start-up veut qu’il y ait une certaine facilité dans l’entrée et la sortie d’investisseur. Le cadre légal doit s’adapter à cet aspect là», a-t-elle noté. D’autre part, l’intervenante a fait observer que les investisseurs privés ont également un rôle à jouer dans le soutien de la start-up.
Cela n’implique pas uniquement, a-t-elle ajouté, le financement en lui-même mais également «l’accès au carnet d’adresse» de l’investisseur afin de pouvoir développer la start-up ou parvenir à décrocher de nouveaux marchés. Par ailleurs, pour Walid Ghanemi, responsable de la start-up «Legal doctrine» spécialisée dans la collecte et la mise en ligne de législations et de réglementations, a estimé que «la mise en place d’un cadre juridique permettra aux jeunes de se structurer et d’avoir plus de visibilité sur le secteur». En revanche, il a fait observer la nécessité d’adapter ces textes législatifs tout au long de l’évolution de l’écosystème des start-ups.
B. K.

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