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Au travail, maintenant ?

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Par Hacène Nait Amara

Un nouveau président de la République et un Premier ministre. L’Algérie tente de sortir, au forceps, de sa crise multidimensionnelle. Et rien n’interdit d’entrevoir, désormais, des auspices heureux.
Après près d’une année, date du déferlement du hirak’’béni’’, dixit Abdelmadjid Tebboune, et qui a mis fin à l’ancien régime, de vide institutionnel et de grosses angoisses, le pays enjambe une autre étape.
Celle de la construction de la nouvelle république rêvée et fortement espérée.
Mais, si les rouages d’un nouvel Etat se mettent en place avec célérité, cela ne devrait pas occulter le fait que l’urgence première reste le redémarrage d’une machine économique sclérosée en raison de ces mêmes turpitudes politiques et un climat des affaires lourdement chargé de nuages.
En parallèle de la fonte drastique des réserves des changes, entrés désormais en zone rouge, les ratios économiques n’en mènent pas large, non plus.
En témoigne le dernier rapport en date de l’office national des statistiques (ONS), pointant une baisse du taux de croissance économique au 3e trimestre de l’exercice en cours par rapport à 2018 (1,2% contre 1,3%) et qui est appelée à s’accentuer, le dernier trimestre 2019 n’ayant pas affranchi de quelconque frémissement salutaire notable.
L’heure, donc, de retrousser les manches ? En attendant la concrétisation des propositions, semblant assez pragmatiques, du président de la République, pour redynamiser l’entreprise et la création de l’emploi, la réponse à cette question parait peu évidente.
En cause, la mentalité d’une population, notamment juvénile, entretenue sur de longues années et nourrie par la métaphore ‘’ les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles et les mains bien au chaud’’. La rente pétrolière ravageuse est passée par là !
A présent, il convient de réinitier les masses laborieuses, longtemps bercées par les chimères et l’onirisme, aux vertus du travail et au goût de la sueur, de par des mécanismes dont la panacée reste à inventer et les solutions à être traduites, résolument, dans la pratique.
De ce point de vue, l’agriculture, dans un pays qui pourrait constituer un véritable eldorado, n’a-t-elle pas souffert, de tout temps d’un manque lancinant d’une main d’œuvre qui la fuit au profit du gain facile, le plus souvent entrepris par les voies les plus répréhensibles ?
A un autre plan, et si le nouveau Président prône à fusion, la promotion de l’entreprise, notamment dans le secteur privé, il reste que cette dernière est appelée à se départir des vieux réflexes reposant quasi exclusivement sur l’assistance de l’Etat en mordant à fond sur la commande publique.
H. N. A.

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