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Emergence des Fintech en Algérie : Plaidoyer pour la refonte du cadre législatif

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Le besoin de disposer de solutions sous forme d’applications digitales qui permettent aux utilisateurs de bénéficier des services des banques et des assurances, voire effectuer des opérations boursières, est manifeste en Algérie. Des voix s’élèvent pour regretter le retard en la matière et appellent à ouvrir le marché aux Fintech.

Par Yasmina Houadi

Ces start-up qui fournissent des produits financiers sont très réclamées. Pour cause, contrairement aux banques et aux compagnies d’assurance traditionnelles, ces entités ont pour mission de dispenser leurs services à l’intérieur et à l’extérieur du pays, partout où se trouve l’utilisateur et à n’importe quel moment, de surcroit à des prix compétitifs et en des temps réduits. Ce qui est aussi important de souligner, c’est qu’elles ont aussi l’avantage de garantir la transparence, la traçabilité et contribuer grandement à capter l’argent de l’informel. De l’avis des spécialistes du domaine, notre pays ne se hâte pas d’atteindre l’inclusion financière.
Hakim Soufi, le CEO de la compagnie d’assurance des personnes «Macir Vie», affirme que tout le problème réside dans la réglementation. Lors d’une table-ronde sur «les opportunités de la Fintech en Algérie», tenue mardi 16 mars 2021, au Palais de la culture «Moufdi Zakaria» à Alger, à l’occasion du Salon international des technologies de l’information et de la communication au Maghreb (ICT Maghreb), le premier responsable de la compagnie d’assurance e personnes privé a déploré le fait qu’il n’y aucune Insurtech (Fintech spécialisée dans les services des assurances) en Algérie. Il estime que les textes de loi actuels ne répondent pas aux préoccupations de notre époque. Il ne prévoient pas l’activité des Fintech. L’autre grand problème, en ce qui concerne particulièrement les Insurtech, est dans le fait qu’un capital social d’un milliard de dinars est exigé pour la création d’une compagnie spécialisée dans les assurances de personnes et un autre de deux milliards de dinars pour les assurances dommages. C’est énorme et aucune start-up ne peut répondre à cette exigence. Le CEO de Macir Vie souligne la nécessité de revoir à la baisse ce montant. Il propose de réduire à 10 millions de dinars seulement.
Le lancement de ces Fintech est une urgence pour tout le pays, soutient-il : «il n’y a pas de temps à perdre, pas le temps d’attendre».
Intervenant sur le même sujet, le directeur général de la bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, a soutenu que la Fintech peut être la clé de voûte qui va transformer complètement le secteur financier en Algérie. L’encadrement légal de ces entités doit favoriser la levée de fond et cela va encourager les start-up à se coter en bourse, au même titre que les PME et les grandes entreprises. Abondant dans le même sens, Madjid Messaoudène, directeur général de GIE Monétique, soutient que l’idéal est de laisser la liberté à l’innovation avant de mettre en place un cadre réglementaire. Aussi, tient-il à préciser, lorsqu’on va vers les néo-banques ou les Insurtech, ce ne sont pas les clients des banques et des compagnies d’assurance traditionnelles qui sont visés mais ceux qui ne sont pas dans le circuit. Autrement dit, élargir le spectre à d’autres clients qui ne sont pas bancarisés. C’est un moyen parmi d’autres de capter l’argent de l’informel et d’atteindre l’inclusion financière.
Y. H.

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