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Industrie militaire : Une locomotive pour l’économie nationale

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Pas moins de 15 unités et entreprises de production de l’Armée Nationale Populaire (ANP) ont pris part à la 28ème édition de la Foire de la de production algérienne. L’ANP a exposé une panoplie de produits, à travers de nombreuses entreprises et unités de production spécialisées dans divers domaines, à l’instar de l’industrie mécanique, l’industrie électronique ou encore celle dédiée à la rénovation des matériels aériens et navals. Il fau dire, à ce propos, que l’ANP s’est inscrite, depuis quelques années déjà, dans une stratégie de participation à la relance économique du pays. En 2012, elle avait pris la décision de reconvertir ses usines d’industries militaires en entreprises publiques à caractère industriel et commercial (EPIC), touchant à quatre principales activités industrielles : la mécanique, le textile, l’électronique et la chimie. Aujourd’hui, le degré de performance atteint par cette industrie, la technicité dont jouissent ses produits et le mode de gouvernance qui a su lui faire épargner les retombées néfastes de la crise économique, attestent de la fiabilité d’un modèle industriel que le pays gagnerait à généraliser à l’ensemble des secteurs productifs.

Propos recueillis par Lynda Mellak

Capitaine Islam Brahim Kharfi, représentant de l’ONEX
« Nous produisons pour des marchés civils et militaires »
L’industrie militaire œuvre pour une amélioration constante de son produit et s’adapte aux technologies modernes. Unique producteur d’explosifs en Algérie, l’Office National des Substances Explosives (ONEX) produit des explosifs destinés aux entreprises civiles et militaires. Il fournit des explosifs pour les détenteurs de carrières et mines et de la poudre pour munitions (petit, moyen et grand calibre) destinées à l’approvisionnement de l’Armée nationale. Selon le capitaine Islam Brahim Kharfi, représentant de l’ONEX à la FPA 2019, l’Office produit différents types d’explosifs, selon la nature du terrain. Son produit est fait à 100% en Algérie et la matière première utilisée dans la fabrication des explosifs est fournie localement. L’ONEX, a-t-il indiqué, « détient des unités de production dans plusieurs régions du pays, à l’instar du complexe de production de Miliana, de Tidjelabine (Boumerdès) et de Sidi Moussa (Alger), en plus des dépôts de vente et de stockage. L’ONEX a procédé récemment à la signature d’un accord de joint-venture avec un partenaire chinois portant sur la production d’une substance explosive émulsifiante, a révélé encore le même responsable. En participant à la Foire de la production algérienne, l’Office voulait notamment informer le grand public que l’industrie militaire participe, elle aussi, au développement de l’économie nationale, plus particulièrement de l’industrie des mines. «Le citoyen algérien doit savoir que les entreprises relevant de la direction des industries militaires s’attellent à améliorer et à promouvoir le produit national, à satisfaire toutes les demandes et à relancer le marché local avec un produit concurrentiel», a insisté le capitaine Kharfi. Et d’ajouter : «l’industrie militaire devrait être la locomotive pour la production algérienne, en ce sens qu’elle dispose de trois éléments indispensables pour le développement, à savoir les équipements nécessaires, les technologies modernes et la rigueur dans le travail ».

Lieutenant-colonel Mouhamed Bourahla, représentant du GPIM
« Nous comptons, à l’avenir, passer à l’exportation de nos produits »
Le Groupement de la Promotion de l’Industrie Mécanique (GPIM) participe à activement à l’essor industriel du pays. Dans le cadre de sa stratégie de développement de son industrie mécanique, le GPIM a pour mission de répondre d’abord à ses propres besoins en matière de véhicules, afin d’éviter le recourir à l’importation. Selon le lieutenant-colonel Mouhamed Bourahla, directeur de la surveillance industrielle et qualité au sein du Groupement, la production issue des usines du GPIM alimente le marché algérien en véhicules blindés légers, en pièces de rechanges mécaniques et en moteurs de marque allemande. GPIM envisage aussi, à l’avenir, de conquérir le marché international, a précisé Mouhamed Bourahla. Les industries que l’ANP développe « visent avant tout à satisfaire ses besoins, mais en ayant également comme objectif de participer au développement industriel du pays, à travers l’exploitation civile de tout ce qui est mis au point dans les laboratoires et les usines de l’Armée » a-t-il soutenu. Selon lui, le GPIM n’est pas à sa première participation à ce genre de manifestation économique. Sa présence à la 28ème FPA avait pour objectif de promouvoir ses produits auprès des professionnels de l’Industrie mécanique. Aussi, le GPIM voulait que les entreprises spécialisées dans l’industrie mécanique sachent que son institut de formation de Ain Smara (Constantine) était désormais ouvert au secteur privé et qu’il était en mesure de répondre à leurs besoins de formation en matière de soudage, peinture et traitement de surface, électricité et mécanique automobile. L’institut a été créé, à l’origine, pour satisfaire les besoins internes du Groupement en matière de formation d’ingénieurs et techniciens de production.
Il convient de préciser que le GPIM est constitué de trois sociétés en l’occurrence, Nimr Automotive (spécialisée dans la fabrication de véhicules blindés légers, créée en partenariat avec l’Emirati Nimr Automotive), Rheinmetall Algérie (spécialisée dans la fabrication de véhicules spéciaux et équipements de sureté, de défense et de sécurité, et la Société Algérienne de Fabrication de moteurs de marque allemande (SAFMMA), créée en partenariat avec Abar-Emirati et trois partenaires technologiques allemands (MTU, DEUTZ et DAIMLER). Nimr Algérie fabrique pas moins de 200 véhicules/an, alors que Rheinmetall Algérie produit environs 130 véhicules/an. L’entreprise SAFMMA, quant à elle, fabrique un total de 26 000 moteurs/an.

Nadjmeddine Azebi, représentant de l’ERMAERO
« Nous tenons à contribuer à toute activité aéronautique »
L’établissement de Rénovation des Matériels Aéronautiques (ERMAERO), situé à Dar El-Beida, à Alger, n’a pas manqué d’attirer la curiosité du public à la 28èmeFoire de la production algérienne. Sa participation à cette manifestation économique visait à démontrer aux opérateurs économiques, professionnels du métier, mais aussi au grand public le rôle qu’il joue dans dans le développement de l’économie nationale. Selon Nadjmeddine Azebi, son représentant à la 28e FPA, l’ERMAERO « participe à toute initiative, activité ou étude dans le domaine de l’aéronautique et contribue à la mise en place d’une industrie aéronautique nationale ».L’ERMAERO intervient dans la maintenance et la révision, simple et approfondie, des matériels aéronautiques, en dotation dans les Forces aériennes. « Après plusieurs années d’utilisation, le matériel aéronautique fait l’objet, nécessairement, d’une révision générale de l’ensemble de ses composants mécaniques, a expliqué M. Azebi. Selon lui, l’Etablissement a aussi pour mission la rénovation du matériel aéronautique des Forces aériennes « des 3e et 4e échelons, en l’occurrence les hélicoptères, les avions de transport, de chasse et d’entrainement ». Il procède, par ailleurs, à la fabrication de pièces, outils, et composants à usage interne ou externe, ainsi qu’à la prise en charge des modifications visant à améliorer les performances des matériels aériens, en dotation dans les Forces aériennes, a souligné le même responsable. L’ERMAERO est spécialisé également dans la fabrication de pièces flexibles et d’outillages, les traitements thermiques et de surface. Enfin, il intervient sur site au profit du client et lui assure une assiste de proximité.

Nadjmeddine Bahoussi, ingénieur à la SAPPL
« L’ANP s’est imposée dans l’industrie mécanique nationale »
La Société algérienne de la Production de poids lourds (SAPPL), de la marque Mercedes-Benz, à capitaux mixtes, est l’une des trois sociétés créées par l’ANP, dans le cadre de la mise en œuvre des protocoles d’accords algéro-émirati-allemands, pour booster l’industrie mécanique nationale. Une joint-venture détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne, via la SNVI, avec 34%, et le ministère de la Défense Nationale, avec 17%.
L’Emirati Aabarb détient quant à lui 49% du capital. L’Allemand Daimler Mercedes-Benz en est le partenaire technologique, explique Nadjmeddine Bahoussi, ingénieur intégration verticale à SAPPL, rencontré au stand de l’ANP à la 28e Foire de la production algérienne. Selon lui, à travers les projets de grande envergure réalisés par ces trois sociétés, l’ANP a réussi à s’imposer sur le marché national de l’industrie mécanique, « d’autant que les produits conçus jouissent de technologies de haute performance, comme celles de l’Allemand Daimler », a estimé Nadjmeddine Bahoussi. Et d’ajouter que la SAPPL, à travers sa participation à la 28ème FPA « a voulu notamment se rapprocher davantage du client algérien et présenter sa gamme de produit principalement les camions ACTROS, ACCELO et CONECTO ».
La Société souhaite ardemment « prendre part à la relance économique, à travers la mise en place d’un tissu industriel devant permettre la création de richesses et d’emplois », a souligné le jeune ingénieur. A noter que la SAPPL Mercedes-Benz produit environs 16 500 véhicules industriels (5 modèles de camions et 2 modèles de bus par an) de marque Mercedes-Benz avec un taux d’intégration local progressive.
H. N. A.

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