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MENACE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE A L’AUNE DE LA GUERRE EN UKRAINE : L’Algérie prend les devants

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Dégâts collatéraux de la guerre en Ukraine, les prix des céréales, en particulier, ainsi que par ailleurs les matières premières liées à l’agro-alimentaire en général, ont enregistré une flambée inédite des prix, à l‘échelle mondiale.
Une résultante imparable des sanctions des pays occidentaux contre la Russie, accusée d’invasion de l’Ukraine et où, pour l’exemple seulement, le prix de la tonne de blé est passé du simple au double, culminant à 400 euros, début mars.

Par Hacène Nait Amara

Une occurrence qui fait planer le spectre d’une menace de famine généralisée, notamment en Afrique.
D’ailleurs, le Président Emmanuel Macron qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (CUE) depuis janvier 2022, n’a pas manqué, lors du Sommet de Versailles tenu le 12 du mois en cours, d’évoquer une déstabilisation qui va aller crescendo pour les mêmes raisons. Surtout, il s’est alarmé d’une situation de famine inéluctable qui allait sévir en Afrique dans le mois prochains, mettra- t-il en garde, dans ce même contexte.
De son côté le président russe, Vladimir Poutine, et en réactions aux sanctions visant son pays avertissait bien avant le Président français de «conséquences sérieuses».
Le chef du Kremlin a été alors on ne peut plus clair.
«Les sanctions occidentales visant la Russie vont finalement toucher l’ensemble de la planète», prévoit Poutine, estimant que les sanctions prises risquaient d’entraîner une inflation mondiale des prix de l’alimentation.
Et de prévenir que «Si ça continue comme ça, cela aura des conséquences sérieuses pour le secteur alimentaire dans l’ensemble et la hausse de l’inflation sera inévitable», a-t-il fait savoir, lors d’une réunion de son gouvernement tenue le 10 mars écoulé.
Un tableau noir, certes, mais qui n’en reflète pas moins une réalité implacable et qui se dessine de plus en plus.
En Algérie, une telle menace est prise réellement au sérieux. De ce point de vue, la réunion du Conseil des ministres (CM), tenue dimanche 13 mars a revêtu une importance toute particulière en ce qu’elle tendait à anticiper les signaux apocalyptiques venant d’une Europe en guerre.
Présidé par le chef de l’Etat, le CM a prêté oreille attentive au tour de table sur la disponibilité des produits de consommation stratégiques. L’exposé a été fait par les deux ministres les plus concernés par l’actualité, au plan de la sécurité alimentaire du pays, e l’occurrence celui de l’agriculture, Abdelhafid Henni et du commerce, Kamel Rezig.
A l’issue des exposés de ses deux ministres, le président de la République a décidé de l’interdiction, désormais, de l’exportation de tous les produits de large consommation importés par l’Algérie, à l’instar du sucre, des pâtes, de l’huile, de la semoule et tous les dérivés du blé.
Cette décision a été assortie d’une autre sous- jacente visant à l’élaboration d’un projet de loi criminalisant l’exportation de produits non fabriqués localement, perçu comme «un acte de sabotage» pour l’économie nationale, dorénavant.
Egalement, Abdelmadjid Tebboune a eu à ordonner le maintien de l’interdiction stricte de l’importation des viandes congelées, tout en encourageant la consommation de viandes locales. Dans le même temps, il a instruit, à plus large échelle, d’encourager les agriculteurs qui approvisionnent le stock stratégique de l’Etat «en blé dur et tendre et en légumineuses avec diverses incitations, dont le soutien sous forme de prêts, d’engrais et d’autres avantages», a précisé le Président.
A un autre plan, et durant la même session du Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune a axé sur la nécessité d’enrichir le débat sur le projet de la loi sur la promotion de l’investissement ; une étape à réaliser, à travers la promulgation d’une nouvelle loi «revue de fond en comble pour la promotion de l’investissement», a souligné le chef de l’Etat.
Précisément, il ajoutera que cette nouvelle loi doit reposer sur la consécration du principe de la liberté d’investissement et d’initiative et la stabilité du cadre législatif de l’investissement pour une durée minimum de dix ans.
Dans cette perspective, il a expliqué doctement que la simplification des procédures et la réduction du champ de compétence du pouvoir discrétionnaire de l’administration en matière de traitement des dossiers d’investissement, notamment ceux basés sur l’autofinancement ainsi que le renforcement des prérogatives du guichet unique dans le traitement des dossiers d’investissement dans des délais bien déterminés étaient forcément requis.
Enfin, le président de la République a conclu en soulignant qu’il était exigé en parallèle «la limitation des avantages et incitations fiscales exclusivement à l’orientation et à l’appui à l’investissement dans certains secteurs ou régions auxquelles l’Etat accorde un intérêt particulier», dira- t- il, relevant en plus l’adoption d’une approche pragmatique dans le traitement des investissements étrangers directs, en tenant compte de l’attractivité des investissements garantissant le transfert de la technologie et la garantie des postes d’emploi.
Autant, donc, d’orientations éclairées, à même d’atténuer les effets d’une crise alimentaire dont le pire reste à venir.
H. N. A.

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