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Saïd Lamraoui, directeur général de Mont Djurdjura : «Nous prévoyons de diversifier notre production et de développer nos exportations»

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En marge de la 14ème édition des «Rencontres Algérie», organisée par Business France le 16 mars écoulé à Paris, Saïd Lamraoui, directeur général de la société spécialisée dans la production d’eaux minérales, Mont Djurdjura, aborde à travers cet entretien, sa participation à cet important rendez-vous économique, ainsi que les projets de développement et d’expansion de l’activité de son entreprises, notamment en termes de diversification de ses produits et de ses perceptives à l’exportation. 

Entretien réalisé par notre envoyé spécial à Paris Hacène Nait Amara 

Mont Djurdjura fait partie des entreprises algériennes qui ont pris part cette année à la 14ème édition des «Rencontres Algérie». Quels enjeux représente pour vous cet important événement?

Notre participation à ces rencontres était une première pour notre entreprise. Elle représente surtout l’occasion de faire connaître notre marque, ainsi que le potentiel de l’Algérie dans le secteur des boissons non alcoolisées en général et celles des eaux de source et minérales en particulier. Nous misons beaucoup sur cet événement pour aider à promouvoir à la fois l’image de notre entreprise et celle du marché algérien dans son ensemble.

Quels objectifs assignez-vous plus précisément à cette participation?

Nous sommes passés à une deuxième étape de développement de notre société qui est de prospecter le marché international pour aller vers l’exportation de nos produits. Cette rencontre aura donc été l’occasion de faire un premier pas dans ce sens en faisant connaître d’abord nos ambitions à l’export. Nous espérons que cette participation nous donnera ainsi le coup de pouce nécessaire pour développer notre activité vers les marchés extérieurs.

Mont Djurdjura a-t-elle déjà entrepris de nouer des relations de partenariat avec des opérateurs français?

C’est sur cela que se base justement notre présence à cette manifestation. Nous espérons trouver des sociétés françaises qui ont le potentiel nécessaire et qui veulent se développer sur le marché algérien des boissons, mais aussi dans la fabrication d’emballages conçus pour ces produits, car il y a effectivement certains manques qu’on ne peut ignorer sur quelques matières et nous espérons parvenir, à travers d’éventuels partenariats, à les fabriquer localement au lieu de continuer à les importer. Il y a déjà quelques fournisseurs que nous essayons actuellement de convaincre à s’installer sur le marché algérien. Les choses avancent doucement, mais nous espérons atteindre rapidement cette importante étape de développement.   

Comment se porte aujourd’hui Mont Djurdjura en termes de santé financière, de parts de marché et de création d’emplois?

Mont Djurdjura est aujourd’hui une entreprise en plein développement commercial et financier. Entre 2021 et 2022, nous avons enregistré une croissance de 13% de notre chiffre d’affaires annuel, qui avoisine désormais les 15 millions d’euros. Notre objectif est de parvenir à doubler ce résultat à échéance de 2024 à 2025, à la faveur de notre plan d’investissements. En termes de création d’emplois, nous comptons actuellement 600 salariés actifs au niveau de nos ateliers de production et nous espérons accroître nos effectifs, en parallèle aux nouveaux investissements prévus sur les deux prochaines années.

Mont Djurdjura s’appuie-t-elle davantage sur ses fonds propres ou recourt-elle plutôt aux crédits bancaires pour financer ses nouveaux investissements?

Nous misons beaucoup sur l’accès aux crédits destinés à la production, notamment auprès de BNP Paribas El Djazaïr et de Société Générale Algérie qui sont nos principaux partenaires. C’est d’ailleurs la BNP Paribas El Djazaïr qui a déjà financé presque la totalité de notre premier projet et pour notre deuxième projet, nous comptons également nous orienter dans ce sens pour des financements à hauteur de 80 à 90%.

Sur quels projets de développement table votre entreprise à court et moyen termes?

A court terme, notre activité est toujours centrée sur l’embouteillage d’eau de source, car ce marché n’est pas  encore saturé et offre toujours un potentiel qui permet à notre entreprise de se développer davantage. A partir de 2025, notre stratégie sera quelque peu différente, dès lors que nous prévoyons de diversifier nos produits pour aller notamment sur les segments des boissons énergisantes et gazéifiées. Ce sont des projets d’actualité et nous espérons les réaliser au plus tard d’ici trois ans.

Mont Djurdjura veille-t-elle à préserver sa place sur le marché en œuvrant à diversifiant davantage ses activités?

C’est une nécessité absolue, car une entreprise qui dépend d’un seul produit risque d’être fragilisée. Cela étant, nous avons voulu d’abord développer un produit principal et maintenant que celui-ci tient pleinement sa position sur le marché, nous pouvons amorcer une diversification aussi bien en termes d’emballage que dans le domaine de la logistique et du transport qui est un service secondaire en lien avec notre production. Nous ciblons également d’autres produits, tel que l’embouteillage et la transformation des huiles.

Vous avez évoqué, lors de votre intervention à cette rencontre, une possible saturation du marché algérien des eaux minérales. Cela impacte-t-il le développement de votre activité?

Le marché algérien compte actuellement 50 producteurs spécialisés dans les eaux de source et minérales. Notre marque est bien positionnée car nous avons innové avec un nouveau produit qui est le format familial, soit les bidons destinés aux familles, que nous avons été les premiers à lancer. Nous avons une certaine avance sur ce segment. Certes la concurrence va suivre mais d’ici là, notre stratégie se tournera aussi vers l’export et la diversification pour consolider notre place sur le marché.

Quelles contraintes réglementaires ou autres restent encore à aplanir pour mieux favoriser le développement de votre secteur?

Il n’y pas vraiment de réelles contraintes réglementaires, car tout est bien défini par la loi et la réglementation est plutôt simple à appliquer pour ce qui est de notre activité de production. S’agissant de la commercialisation, il existe plutôt des contraintes internes et externes auxquelles notre entreprise doit mieux s’adapter notamment pour pouvoir aller vers l’export.

Comment jugez-vous l’accompagnement assuré par les pouvoirs publics pour aider au développement de votre secteur?

La production locale est bien maîtrisée. Pour ce qui est de l’export, l’État nous y encourage à travers des facilitions douanières et autres mesures de soutien pour pénétrer notamment les marchés de l’Afrique centrale et du Moyen-orient. Les pouvoirs publics œuvrent au maximum à favoriser les exportations et jusqu’ici nous avons effectué deux ou trois opérations à l’export et cela a été plutôt facile en termes de procédures.

Quels sont les marchés que vous ciblez particulièrement à travers votre stratégie à l’export?   

Les marchés qui nous paraissent lucratifs sont ceux  de l’Afrique centrale et du Moyen-orient. Nous enregistrons une forte demande par exemple pour l’Arabie Saoudite sur les périodes de pèlerinage.

Avant, nous ne voulions pas y répondre car on ne maîtrisait pas encore les process de qualité. Mais depuis l’année dernière, nous avons obtenu la certification ISO 14001 et maîtrisons désormais pleinement les procédures de production. Pour ce qui est des procédures relatives à la commercialisation , nous somme en train de les développer tout au long de cette année, avec la création d’un département export et le recrutement d’un personnel commercial qualifié. Nous pouvons nous placer sur des marchés concurrentiels tels que ceux de l’Afrique centrale et du Moyen-orient comme point de départ et pour ce qui  est de l’Europe, cela viendra par la suite. D’ailleurs, nous avons déjà des demandes en ce sens pour la communauté maghrébine, notamment en Belgique.

Mont Djurdjura a-t-elle mis en place des procédures suffisantes pour veiller au respect des normes de santé et de qualité quant aux conditions de stockage, transport et de distribution de ses produits?

Depuis 2018, nous nous sommes orientés vers un processus de certification pour garantir la qualité de nos matières, le produit lui-même, mais aussi nos conditions de livraison, en obtenant la certification ISO 9001. Aussi, nous exigeons que toutes les livraisons de nos produits s’effectuent sur des camions spécifiques et nous veillons rigoureusement à la sélection de nos distributeurs et à la vérification des lieux de stockage réservés à nos produits.

H. N. A.

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