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Sami Iskander, PDG du Groupe Petrofac : «Je suis fier de notre histoire en Algérie »

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Rencontré à Hassi Messaoud, en marge de la réouverture du centre de formation de son groupe en Algérie, Sami Iskander, PDG de Petrofac a bien voulu nous accorder cette interview dans laquelle il aborde les objectifs que nourrit Petrofac à travers la réouverture dudit centre de formation ainsi que sur les projets de ce groupe britannique, présent sur le marché algérien depuis déjà 25 ans. Sami Iskander parle d’une infrastructure qui a permis la formation d’un bataillon de près de 1000 personnes, dont 80% de ces effectifs travaillent pour Petrofac. Le PDG de cette entreprise dit avoir pour ambition d’algérianiser davantage les effectifs de Petrofac en Algérie grâce à l’apport de ce centre de formation. Ce n’est pas tout puisque notre interlocuteur évoque les projets de Petrofac en Algérie ainsi que sa relation avec ses partenaires, dont Sonatrach, son principal partenaire. Sami Iskander évoque aussi les énergies nouvelles et la transition énergétique, soulignant que Petrofac est d’ores et déjà prête pour accompagner l’Algérie sur le chemin de cette transition.

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Petrofac célèbre la réouverture de son centre de formation implanté dans la ville de Hassi Messaoud. Que représentent pour vous cette infrastructure et la remise en fonction dudit centre de formation au profit des jeunes algériens du Sud du pays ?
Je suis véritablement très content et très heureux quant à la réouverture de ce centre de formation. D’abord parce que au sein de Petrofac nous avons cette vision d’être une entreprise locale. C’est-à-dire que nous avons ce souci de développer en Algérie l’image d’une société locale aussi bien aux yeux de nos collaborateurs qu’à ceux de nos clients. Etre une société locale signifie qu’une part de 55 à 60% du chiffre d’affaires de chacun de nos projets est réinvestie localement, dans le pays où nous opérons, et ce, dans les chaines d’approvisionnement locales. C’est ce qui nous différencie de nos concurrents. Dépenser 55 à 60% de son chiffre d’affaires localement ce n’est pas rien et c’est la valeur ajoutée qu’apporte Petrofac à l’Algérie. Cela signifie également que nous veillons à développer davantage nos partenariats avec nos fournisseurs et à transférer la technologie. Grâce à cette vision, basée sur la notion de gagnant-gagnant, nous permettons à nos fournisseurs de produire davantage tous les matériaux et équipements que nous pouvons acheter. Nous nous intéressons aussi, au niveau de Petrofac, à la matière grise, à savoir le développement permanent des compétences de nos collaborateurs. Ce pourquoi nous avons mis en place ce centre de formation grâce auquel nous pouvons recruter localement et former nos collaborateurs aux différents métiers de Petrofac. Il ne s’agit pas de former seulement tout compte fait mais il est question aussi de donner aux jeunes algériens l’opportunité de travailler. Je suis réellement excité par cette opportunité qui sera, assurément, d’un grand apport pour nous et nos collaborateurs.

Quel sera l’apport des compétences algériennes formées par Petrofac aussi bien pour vos projets implantés en Algérie que ceux développés ailleurs dans des pays producteurs d’hydrocarbures ?
Il y a d’abord le bénéfice du travail et de la formation auquel pourront accéder les jeunes algériens. Nous ne sommes pas entrain de recruter en Algérie seulement pour l’Algérie. Lorsque nous regardons, aujourd’hui, l’ensemble de nos projets, 85% de nos effectifs sont Algériens. Notre vision est de recruter pour l’Algérie ainsi que pour Petrofac. Nous avons des ingénieurs, des managers ainsi que des collaborateurs recrutés et formés aux métiers techniques qui sont une partie intégrante de notre société. Il y a 80 nationalités qui travaillent pour Petrofac, dont des Algériens hautement qualifiés. Cela fait 25 ans que nous opérons en Algérie. Nous avons fait un très bon parcours en Algérie où nous avons construit des usines au bénéfice de nos partenaires, essentiellement Sonatrach. Nous avons bien évidemment l’objectif d’algérianiser davantage nos effectifs.

Petrofac opère en Algérie depuis 1997, comment évaluez-vous les 25 années de présence de votre société en Algérie ?
Ecoutez, je suis bien sûr fier de notre histoire en Algérie. Nous avons construit 14 usines en Algérie et certaines sont des plus importantes dans le pays. Sur le plan technique, je pense que nous sommes l’un des meilleurs partenaires de l’Algérie et de Sonatrach. Nous voulons faire mieux. C’est sans équivoque. Parce qu’aujourd’hui nous avons fait un grand pas pour faire mieux justement, à travers la réouverture de notre centre de formation. Et c’est grâce à cette infrastructure que nous pouvons recruter et former afin d’augmenter le nombre de travailleurs algériens au niveau de nos différents projets.

Qu’est ce que représente le marché algérien pour Petrofac comparativement aux autres marchés de la région MENA ?
A Petrofac, nous n’avons pas cette habitude de comparer les marchés. Pour nous, tous les partenaires sont importants.
Je suis, néanmoins, personnellement très attaché à l’Algérie. En Algérie, notre principal partenaire est le groupe Sonatrach qui a une stratégie de croissance importante. L’Algérie a également un important avantage comparatif, en l’occurrence son positionnement géographique par rapport à l’Europe. Au niveau des recrutements, Petrofac a une belle opportunité d’avoir accès à des compétences de très haut niveau en Algérie. C’est beaucoup plus difficile de recruter en Europe qu’en Algérie. Cela signifie qu’il y a trois facteurs déterminants pour notre présence en Algérie, à savoir l’existence pour nous d’un partenaire qui veut investir, à savoir Sonatrach, la position géographique de l’Algérie par rapport à l’Europe et l’interconnexion du pays au Vieux Continent à travers des gazoducs, et l’existence, en Algérie, de compétences assez intéressantes pour pouvoir développer davantage nos marchés en Algérie.

Vous êtes déjà, justement, sur certains des plus grands projets pétroliers et gaziers en Algérie. Pouvez-vous nous en parler ?
Nous travaillions aujourd’hui sur plusieurs projets en Algérie, aussi importants les uns comme les autres, dont celui de Tinrhert avec, comme perspective, de le mettre en service ce mois-ci ou au plus tard le mois prochain, ainsi que le projet d’Ain Tsila, implanté à Illizi, sur lequel nous avons très bien avancer et relevons beaucoup de challenges. Je dois dire que je suis fier des avancées que nous avons effectuées sur ce projet.

Comment Petrofac contribue-t-elle à la formation de la main-d’œuvre locale ?
Nous avons formé près de 1000 personnes depuis 2010, soit 992 plus précisément. Ces personnes ont été formées dans notre centre. Sur ces 992 personnes formées, 80% de ces effectifs travaillent pour Petrofac aujourd’hui. Le marché a beaucoup évolué et cette évolution a permis à Petrofac d’adapter ses formations, en intégrant des disciplines nouvelles tel que le management, le management des projets, d’approvisionnement…etc.

Petrofac a annoncé récemment vouloir investir dans la production de l’hydrogène en Egypte. Etes vous également intéressé de produire de l’hydrogène vert en Algérie, d’autant plus que, selon des experts, l’Algérie dispose d’un fort potentiel en la matière, pouvant être un marché très compétitif à l’avenir ?
Nous sommes bien évidemment prêts pour investir dans l’hydrogène vert en Algérie. En fait, Petrofac ne fait que répondre au marché et lorsqu’une opportunité se présente nous répondons de suite. Cela fait dix années que nous travaillons sur les énergies nouvelles, soit depuis 2010. Nous travaillons essentiellement sur des projets d’éoliennes et d’hydrogène vert, notamment en Australie et en Egypte. Bien évidemment, si l’opportunité se présente en Algérie, nous y répondront car nous avons les compétences nécessaires et nous pourrons même étendre les formations de ce centre aux nouvelles technologies.

L’Algérie aspire justement à développer les énergies renouvelables et réussir sa transition énergétique, Petrofac est-elle prête à accompagner cette ambition de l’Algérie ?
Absolument ! Il n’y a aucun doute. Lorsqu’on parle de transition énergétique on pense forcément à l’hydrogène vert. Mais il y a plusieurs étapes à franchir pour cela. Le monde continuera à consommer beaucoup d’énergies fossiles pendant la transition.
Celle-ci va prendre assurément des décennies. Il est opportun d’abord de penser à produire du pétrole et du gaz avec moins d’émissions de CO2. Et cela nous pouvons bien évidemment le faire. Il y a beaucoup de technologies qui peuvent aider à éliminer le CO2 généré par les industries du pétrole et du gaz. Le gaz fera partie de la transition avant d’aboutir à la production de l’hydrogène. Toutes ces questions nécessitent que l’on y travaille dessus, aujourd’hui, car il s’agit d’étapes nécessaires avant de réaliser l’objectif zéro-émission. Réduire les émissions de CO2 fait partie aussi de la transition tant espérée. Et pour cela, nous sommes prêts à accompagner l’Algérie sur ce chemin de la transition.
H. N. A.

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