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AREZKI BERRAKI, DG DE L’ANBT : «Nous mettons en valeur nos innovations à l’occasion du Pollutec»

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Ils n’en parlent que rarement ! Pourtant, grâce à des projets innovants initiés en interne ou avec le concours de partenaires nationaux, ils ont pu accomplir des prouesses. A l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), l’on préfère agir discrètement certes, mais de la manière la plus efficace et la plus appropriée qui soit contre les importations. De trains de dragage, aux stations de traitement d’eau monobloc, en passant par les drones aquatiques et les variateurs de vitesse pour les pompes à grande capacité, l’ANBT a décidé de prendre les choses en main en s’investissant dans leur production. L’ANBT ne compte par s’arrêter en si bon chemin  a soutenu Arezki Berraki, Directeur général de cette agence. Rencontré à l’occasion de la tenue de la 15ème édition du Salon international des équipements technologiques et des services de l’eau (SIEE Pollutec, qui s’est tenue du 11 au 14 février écoulé à Alger, Arezki Berraki revient avec plus de détails, dans cet entretien qu’il bien voulu accordé au magazine Indjazat, sur bien de projets de l’Agence qu’il dirige. Suivez-le…

Entretien réalisé par Hamid Mohandi

L’ANBT participe à la 15ème édition du Salon SIEE Pollutec sous le signe « Water Innovation Day ». Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
Ce n’est pas nouveau ni inhabituel chez l’ANBT, l’innovation a toujours été au cœur de notre politique. Cela explique clairement le bien-fondé du choix de cette thématique et d’avoir décidé de marquer notre présence à ce salon en mettant en valeur nos initiatives en matière d’innovation.
Nous avons donc présenté trois projets qui répondent essentiellement à nos besoins. Le premier concerne la lutte contre l’envasement. Il est décliné en deux produits. Le premier consiste en la fabrication de trois trains de dragage avec l’entreprise publique ALIECO du groupe IMETAL. Cela va nous permettre de disposer de manière permanente d’outils de lutte contre l’envasement et surtout d’arrêter définitivement leur importation, car ces trains, dont la mise en service est imminente, offrent plus de 70% de taux d’intégration national.
Le second produit est un drone aquatique qui sera conçu et fabriqué avec la coopération du Centre de Développement des Technologies Avancées (CDTA). C’est une embarcation robotisée qui peut, grâce à des ultrasons, reconstituer en 3D le dépôt des vases. Cela va nous permettre non seulement de mieux orienter notre intervention, mais aussi d’avoir avec précision les capacités actualisées des barrages et le volume d’eau emmagasiné. Nous avons pensé à la construction de deux modèles, l’un télécommandé à distance et l’autre beaucoup plus intelligent équipé d’un système d’autopilotage, il suffit de le mettre sur un lac pour qu’il balaie toute la retenue, grâce à un programme préinstallé, pour pouvoir reconstituer le dépôt des vases.
Le troisième projet, quand à lui, est déjà en service. Il s’agit d’une station de traitement d’eau potable monobloc, fabriquée par l’entreprise ALIECO avec un taux d’intégration de 80%. Cette station, habituellement importée de l’étranger en devises fortes, permet le traitement de l’eau brute, quelle que soient sa nature et sa qualité. Le premier prototype, d’une capacité de 50L/seconde, a été installé au niveau du barrage de Bouhamoud à Bougara dans la wilaya de Blida et nous comptons installer d’autres un peu partout sur le territoire national en vue d’alimenter en eau potable les régions et villages éloignés et les zones éparses. D’ailleurs, nous en avons commandé une dizaine auprès de notre fabricant. Nous pouvons en avoir autant que nous voulions si bien évidemment le besoin s’en fait sentir, et ce d’autant plus que ces stations nous coûtent 30% moins chères que celles importées.
Parallèlement à ces projets lancés avec nos partenaires externes, l’ANBT favorise en interne l’émergence de projets innovants en offrant à ses jeunes cadres l’opportunité de mettre à profit leurs talents et leur créativité. Cela va se constater clairement à l’occasion de la célébration de la « journée de l’innovation » qui se tiendra le 22 mars prochain à travers des projets innovants initiés par nos employés en réponse à un appel à projet que nous avons lancé. Nous avons donc sélectionné 5 projets, dont un variateur de vitesse pour les pompes à grande capacité qui a été mis au point par un docteur en électroniques. Ce projet revêt une importance considérable du moment qu’il permettra à l’ANBT de ne plus importer ce genre de technologie dans l’avenir.
Le deuxième projet sélectionné concerne le compostage des vases. Celui-ci répond en effet à l’une des problématiques qui retiennent toute notre attention, à savoir la réutilisation des vases que nous extrayons des barrages. Son compostage pour être utilisé dans l’agriculture est une solution très recommandée, en particulier pour les sols incultes qui se trouvent dans les régions des Haut-Plateaux.
Il y a aussi un projet concernant les aménagements écologiques autour des retenues. Il s’agit d’un schéma d’aménagement que nous allons mettre à la disposition des opérateurs économiques souhaitant investir dans des activités en lien avec les barrages. Ces investisseurs bénéficieront de l’accompagnement de l’ANBT en matière de logistique et de financement,…etc.
Cette compétition, une première, va être renouveler chaque année afin de permettre à nos jeunes cadres de nous proposer des projets intéressants et innovants.

La substitution a l’importation passe nécessairement par la modernisation de l’outil de production national. quelle est la contribution de l’ANBT pour la réalisation d’un tel objectif ?
Nous avons identifié tous les produits et équipements constituant les principales sources de nos importations, ensuite nous avons encouragé les entreprises à s’investir dans ce sens afin qu’elles puissent nous proposer des solutions de rechange. Maintenant, nous nous retrouvons dotés d’une forte expérience et d’une solide expertise en ce qui concerne la fabrication des bateaux de dragage, de drones aquatiques et de stations monoblocs de traitement d’eau. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin du moment que plusieurs autres équipements à produire localement sont d’ores et déjà identifiés. Il nous reste à trouver des partenaires potentiels tant dans la phase d’ingénierie que dans celle de fabrication.

La forte pluviométrie enregistrée au cours de ces derniers mois a fait augmenter le volume de remplissage des barrages. Peut-on avoir plus de détails ?
Effectivement, nous sommes dans une phase d’abondance pluviométrique, qui s’est amorcée depuis le mois de décembre. Et actuellement, tous les barrages sont sortis de leur seuil critique. Le taux de remplissage avoisine 75%, dont pas moins de 21 barrages qui déversent, 36 qui cumulent un taux de remplissage dépassant les 80%. Je dirai à cet égard, que c’est une année excellente en matière de pluviométrie et que la hausse du taux de remplissage des barrages va sûrement se poursuivre car généralement les mois de mars et avril sont des mois pluvieux.

Avez-vous pensé au stockage des eaux excédentaires qui débordent des barrages ?
Nous ne pouvons pas entreprendre de gros investissements en vue de stocker de l’eau à titre exceptionnel. Le dimensionnement a été optimisé pour avoir un volume garanti d’année en année. Les barrages ne déversent pas chaque année, donc un investissement pour stocker une eau que déverse un barrage un fois chaque trois an sera totalement inutile. Et puis, l’eau déversée et qui coule dans la nature participe à l’équilibre de l’écosystème et à la régénération de la nappe phréatique.
H. M.

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