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Chahar Boulakhras, PDG de Sonelgaz : «L’intégration nationale et la conquête du marché africain constituent nos ambitions majeurs»

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Depuis sa création, la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) demeure un acteur essentiel dans le développement économique du pays. D’abord comme entreprise puis comme groupe, Sonelgaz a constamment connu un parcours jalonné de changements et de transformations qui lui ont permis aujourd’hui d’être un acteur majeur du secteur de l’énergie. Dans cet entretien qu’il a bien voulu accordé au magazine Indjazat, son Président directeur-général (PDG), Chahar Boulakhras, s’est étalé sur sa stratégie pour permettre au groupe Sonelgaz qu’il dirige d’atteindre les objets tracés à court, moyen et long termes et lui assurer un développement dans un environnement de plus en plus complexe et exigeant. Il a évoqué également les ambitions de Sonelgaz de conquérir le marché africain à travers l’exportation du savoir-faire de ses filiales dans plusieurs domaines, mais également sa préoccupation majeure de contribuer à l’intégration nationale. Chahar Boulakhras n’a pas omis d’évoquer la situation financière du Groupe qu’il a qualifiée de «difficile», toute en préconisant des solutions pour le recouvrement des créances de Sonelgaz qui ont atteint les 149,8 milliards de dinar à la fin de l’exercice 2020. Suivez-le…

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Le groupe Sonelgaz s’est engagé dans un processus de modernisation, en concevant et en mettant en œuvre une nouvelle stratégie (stratégie 2035). Qu’est ce qui a motivé le recours à une nouvelle stratégie et que devrait-elle apporter au Groupe ?
Charles Darwin disait un jour « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux au changement ». A mon sens, ce principe s’applique parfaitement à une entreprise d’envergure comme la nôtre.
Les organisations sont en perpétuelle mutation, et demeurent soumises constamment au gré de l’environnement qui les entoure, mais aussi à des exigences internes, liées à leur fonctionnement et aux attentes de leurs salariés. Elles doivent aussi, s’adapter et se réadapter en permanence ce qui permet à une entreprise de continuer à exister et à se maintenir, dans l’arène de la concurrence, sans quoi, elle risque de disparaître, ou tout au moins, reléguée à la queue du peloton. La nouvelle vision stratégique de Sonelgaz, pour les quinze (15) prochaines années, découle, bien évidemment, de cet environnement en plein mutation que subissent les entreprises de plein fouet.
En effet, je commencerai à rappeler le contexte macroéconomique actuel de notre pays, celui-ci marqué est par la chute drastique des prix du pétrole qui constitue la quasi-majorité de nos exportations, donc de nos revenus, ce qui a entrainé inévitablement la rareté de ressources financières pour réaliser les investissements nécessaires, dans divers domaines d’activité.
Cette raréfaction de financements nous à imposer à prendre une série de mesures, à commencer par l’optimisation et la mutualisation des ressources par la diminution et la maitrise des charges, ce qui s’est traduit de manière concrète par la réduction du nombre de filiales au travers des opérations de fusions/absorptions, et la focalisation sur les métiers de base du Groupe.
C’est ainsi que deux opérations ont été déjà concrétisées en 2020, et une troisième opération similaire consistant à regrouper les quatre (04) sociétés de protection en une seule est actuellement en cours, celle-ci s’inscrivant toujours dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle restructuration du groupe, entérinée par le Conseil d’Administration du 22 avril dernier.Dans un autre volet, Sonelgaz a planifié dans sa nouvelle stratégie la création d’une nouvelle direction centrale du développement international, structure dédiée à la diversification des exportations hors hydrocarbures par «la conquête» des marchés extérieurs avec dans un premier temps, les pays voisins et les pays africains, d’autant que le Groupe a cumulé une longue expérience dans plusieurs domaines d’activités, depuis sa création qui remonte à 1947.

Certaines sociétés de Sonelgaz, ont démontré leurs capacités à opérer en dehors de l’Algérie, si je me limite à ne citer que l’intervention récente des experts de la société SPE en Libye, pour la remise en exploitation de la centrale de Khoums, qui alimente la capitale Tripoli. Ajouter à cela les opérations de maintenance lourde, réalisées au niveau des centrales de production d’El Hamma, Larbaâ et Boufarik, par les moyens propres, en plein covid-19, et qui incombent d’ordinaire aux coopérants étrangers. L’IFEG a réalisé également des actions de formation, au profit de plusieurs centaines d’apprenants, de plusieurs pays africains.
C’est pour vous dire que la décision d’aller vers le continent africain, ne démarre pas de zéro, mais s’appuie sur des capacités et des potentialités avérées des sociétés de Sonelgaz, à être compétitives sur le marché africain, en particulier.
Enfin le besoin interne, lié au fonctionnement des sociétés filiales, et la nécessité d’adapter leurs rapports avec la Maison Mère, qui jouera désormais un rôle de contrôleur opérationnel, à travers un pilotage des activités plus affirmé. Cette démarche vise à améliorer la performance des sociétés du Groupe, les rendre plus compétitives par la mutualisation de leurs moyens, et plus aptes à assurer la mission de service public entre autre, auquel elles sont adossées.
Pour ma part, le temps est venue pour le Groupe Sonelgaz de se défaire de l’ancienne organisation au regard d’un environnement de plus en plus complexe et exigeant.

Comment le Groupe Sonelgaz compte-t-il procéder pour retrouver ses équilibres ?
Il n’est un secret pour personne, que le groupe Sonelgaz, se trouve actuellement, dans une situation financière très contraignante, c’est le moins que l’on puisse dire, je l’ai affirmé et réaffirmé sans cesse à différentes occasions. Cette situation résulte de plusieurs facteurs « exogènes » voire endogènes, pour lesquels, Sonelgaz à elle seule n’est pas en mesure de les surmonter.
D’abord, le gel du tarif de l’électricité, sachant que le coût de revient du kilowattheure est nettement en deçà du prix de cession, particulièrement dans le sud du pays où l’électricité est produite par des groupes Diesel. Cet état de fait génère un déséquilibre entre les recettes, constituées principalement du recouvrement des factures de consommation d’énergie, et les dépenses que le Groupe mobilise pour la réalisation de ses plans d’investissement, « trop lourds » pour assurer sa mission de service public, et répondre à la demande en électricité et gaz, en toute circonstance.
L’autre facteur aggravant, est le niveau des créances très élevé, détenues par la sociétés de distribution sur différents segments de clients, notamment, les administrations et les institutions publiques, au moment où le recours à la coupure n’était pas évident dans la plus part des cas,
Et pour revenir aux solutions envisagées par Sonelgaz, pour endiguer cette situation, il est fait appel à l’endettement externe auprès des banques, principalement la BNA, pour le financement des plans d’investissement, ô combien nécessaires, au développement de l’économie national et le confort des citoyens ainsi que le concours de l’Etat pour la réalisation des programmes publics et certains ouvrages structurants.
Il reste entendu que Sonelgaz continue à ne ménager aucun effort pour rechercher toute solution alternative pour le financement des projets (les réalisateurs des projets eux-mêmes), le financement des projets par le concours des sociétés en partenariat (les partenaires étrangers)…pour ne citer que cela.
Je tiens à dire, que la solution n’est pas seulement dans les sources de financement, mais aussi, dans l’effort à faire, en termes de maitrise des dépenses, par la mutualisation des ressources aussi bien à l’intérieur du Groupe Sonelgaz, qu’avec les autres secteurs. J’ajouterai la promotion de l’outil de production national, par le développement des PME/PMI est à encourager fortement comme notamment la mise en place de mesures incitatives. Cette démarche, faut-il le rappeler, permettra de réduire considérablement la facture des importations.
L’autre levier, c’est l’exportation de produits et du savoir-faire des sociétés de Sonelgaz à l’étranger, chacune dans son domaine d’activité, seule ou en groupement, et garantir des entrées en devises. Les exemples de ce que j’avance sont nombreux, à l’instar des nombreuses conventions cadres signées avec différents groupes algériens, notamment industriels, les mesures de facilitation prises envers les micro-entreprises créées dans le cadre du dispositif ANSEJ, qui constituent d’ailleurs une véritable force de frappe pour la réalisation des raccordements d’électricité et de gaz naturel, pour le compte de la société de distribution.
J’évoquerai aussi la signature de plusieurs accords d’association avec des partenaires étrangers, par la fabrication d’équipements, destinés aux installations énergétiques nationales, dans une première phase, puis à l’exportation. Là aussi les exemples sont nombreux.Les turbines à gaz et les systèmes de contrôle-commande fabriqués à Batna par la société mixte algéro-américaine GEAT.
La fabrication des transformateurs de puissance par la société algéro-indienne VIJAI basée à Tizi-Ouzou. La fabrication des isolateurs par la société algéro-française SEDIVER. La fabrication des chaudières de récupération par la société algéro-coréenne BHI. Sans oublier la pièce de rechange pour turbines à gaz, le compteur intelligent par AMC et les structures métalliques par Rouiba-Eclairage…etc.
Toutes ces actions conjuguées, contribueront à coup sûr à améliorer la situation financière de Sonelgaz en particulier, et de l’Algérie en général, il s’agit d’un effort national, à conjuguer avec un écosystème favorable au développement et à l’essor socioéconomique de notre pays.

Le Groupe Sonelgaz dispose-t-il aujourd’hui du financement nécessaire pour poursuivre ses programmes d’investissement, et le développement de ses infrastructures ?
Je réaffirme que le Groupe Sonelgaz, vue sa situation financière actuelle, est dans l’incapacité à financer tous ses plans de développement, avec les seules ressources dont il dispose, mais le propriétaire du Groupe, c’est-à-dire, l’Etat, continue à faire confiance à ce Groupe historique, et continue à le soutenir, au regard du rôle crucial qu’il joue dans l’essor économique et social de notre pays.
Je réitère que les programmes de développement de Sonelgaz, sont exécutés moyennant des financements externes, c’est-à-dire, avec le concours des banques, principalement la BNA et les dotations de l’Etat pour les programmes publics néanmoins.

Les créances de Sonelgaz ont atteint un niveau alarmant. Comment le Groupe Sonelgaz compte-t-il régler ce problème ?
Je dois dire que la problématique des créances est récurrente et que le Groupe clôture ses comptes annuels, avec un solde créances exponentiel à plusieurs milliards de dinar, depuis déjà plusieurs années.
La particularité de l’année 2020, c’est que les créances du Groupe ont doublé, en raison de la crise sanitaire mondiale du covid-19, qui a impacté négativement, et de manière dramatique, tous les secteurs d’activité.
Le premier élément à mettre en relief, c’est d’abord le fait que les clients industriels, administratifs, institutionnels, étaient pour la plupart, en cessation d’activité, et dont une bonne partie, ont libéré carrément leurs personnels, pendant deux trimestres en raison des mesures décidées par les autorités publiques liées au confinement sanitaire. Du coup, ses clients grands consommateurs de surcroit, se trouvaient dans l’incapacité de régler leurs factures.
Le deuxième élément à souligner est le gel des actes de coupures pour impayés, à partir du 2ème trimestre de 2020, en signe de solidarité avec nos concitoyens, confinés à domicile, laquelle situation a engendré un pic de consommation d’électricité et de gaz par les abonnés ordinaires (les ménages). L’entreprise citoyenne que nous sommes, a donc relégué la rentabilité économique au second plan, pour garantir un meilleur confort aux populations. Le niveau des créances a atteint 178 milliards de Dinar.
Pour redresser la situation, et baisser le niveau des créances, le Groupe Sonelgaz a toujours favorisé la proximité, la communication et la sensibilisation des clients, pour rester dans son essence citoyenne qui lui est reconnue. Nous avons donc exhorté les citoyens à régler leurs consommations, grâce à la multitude de solutions mises en place depuis déjà plusieurs années, tels que le payement à domicile, au niveau des bureaux de poste, le payement à distance (e-payement), en plus du payement au niveau de nos agences commerciales, tout en accordant aux clients la possibilité de régler leurs créances par échéancier, ce qu’on appelle dans notre jargon, le fractionnement de la facture.
Je dois dire que le solde des créances a explosé, il est passé de 149,8 milliards de dinar à la fin de l’exercice 2020, contre 82,1 milliards de dinar en 2019, se décomposant en 90,7 milliards de dinar détenus par les clients privés, 71,2 milliards de dinar par les ménages et 52,6 milliard de dinar par les administrations,
Les efforts en termes de recouvrement doivent être maintenus, la suspension de la fourniture (les coupures pour impayés) reste un dernier recours après toutes les actions de sensibilisation. Je dois rappeler encore une fois, que l’acte de coupure est un acte réglementaire, que la société de distribution opère de plein droit.
Je dois dire aussi, depuis cette tribune que des instructions ont été données à la société de distribution de reprendre les actes de coupures, exceptés les citoyens à faible revenus, dans le but d’améliorer la trésorerie de l’entreprise, qui se trouve dans une situation pour le moins alarmante.
Les clients de Sonelgaz, doivent donc faire cet effort de payement, pour nous rendre l’ascenseur, et que l’amélioration du service public et la garantie de la continuité de la fourniture des deux énergies, relève en grande partie du recouvrement de ses créances pendantes.

Après avoir bien maitrisé la production électrique, le Groupe Sonelgaz peut-il aujourd’hui aller vers la réalisation de centrales électriques et la fabrication des équipements ?
Je trouve votre question très pertinente, et vous venez de toucher du doigt, l’une des préoccupations majeures de Sonelgaz, celle de contribuer à l’intégration nationale.
S’agissant de la réalisation des centrales électriques, en totalité, je n’ai pas la prétention de dire que Sonelgaz, avec ses capacités actuelles, soit en mesure de les construire elle-même, sachant que les centrales électriques sont des projets complexes et impliquent un savoir-faire de haut niveau.
Toujours est-il que les sociétés de Sonelgaz, à l’instar de CEEG, ETTERKIB, INERGA, KAHRAKIB, KAHRIF, TRANSMEX, pour ne citer que celles-là, sont impliquées dans la réalisation de centrales électriques, et cumulent au fil du temps, de l’expérience avérée au travers d’un transfert du savoir-faire des constructeurs étrangers. Je dois dire que ces sociétés prennent en charge beaucoup de travaux dans les projets de centrales. Je dois dire aussi, que la construction des centrales électriques demeure un objectif principal pour Sonelgaz, et nous œuvrons à y parvenir dans le cadre de la création récente de la holding EPC.
Pour ce qui est de la fabrication des équipements, Sonelgaz a parcouru déjà un bon bout de chemin en la matière, et là nous pouvons parler de choses véritablement concrètes. A commencer par la fabrication des systèmes de comptages par la société AMC, depuis plusieurs décennies. Qui est le fournisseur de notre filiale de distribution en premier lieu, mais aussi le fournisseur de l’Algérienne des Eaux (ADE) et de NAFTAL pour les compteurs des stations-service.
La société Rouiba-Eclairage qui fabrique les supports galvanisés, la charpente métallique pour les réseaux haute tension, et les candélabres pour éclairage public. La société devra s’investir tout prochainement dans la fabrication de la structure porteuse pour centrales photovoltaïques, eu égard du fort potentiel, induit par le programme national des énergies renouvelables, et qui engendrera à coup sûr, un plan de charge très important.
La société mixte GEAT, basée à Batna, fruit d’un partenariat Sonelgaz/GE, qui fabrique les turbines à gaz, les systèmes de contrôle-commande, dont la première turbine a été livrée à la centrale d’Oumache (3) dans la wilaya de Biskra. Je dois souligner que l’objectif de ce partenariat, est de satisfaire le besoin national en turbines à gaz, en première phase, et passer à la livraison de ces turbines pour les centrales GE à travers le monde, en seconde phase.
Et en fin, la société MEI, basée à M’sila, pour laquelle la Holding Sonelgaz a consenti un investissement conséquent, pour la mise en place d’une fonderie, et la fabrication de pièces de rechange nobles, pour turbines à gaz, dont le premier lot a été exporté en Hongrie le mois d’avril dernier.
Il y a lieu de rappeler, que l’exportation ne se limitera pas aux seuls équipements, mais aussi à la réalisation et aux services, au regard des niches importantes qu’offre le marché africain, sachant que le taux d’électrification est très faible dans beaucoup de pays du continent, ce qui constitue indéniablement, une opportunité à saisir pour Sonelgaz.
Je suis d’ailleurs persuadé des capacités des sociétés de Sonelgaz à contracter des marchés sur le continent africain, dans le domaine de la maintenance des centrales électriques par SPE, qui a démontré au grand jour, son expertise lors de l’intervention au niveau de la centrale de Khoums en Libye. Les sociétés de travaux (KAHRIF, KAHRAKIB, INERGA, ETTERKIB, KANAGHAZ) qui peuvent réaliser des réseaux d’électricité et de gaz, et le montage des postes de transformation. La société CEEG qui peut assurer la maîtrise d’œuvre, pour la réalisation d’infrastructures énergétiques, et l’IFEG qui assure d’ores et déjà des formations pour le compte de nombreux pays africains.
Cette vision est d’autant plus confortée par la création tout récemment, d’une structure dédiée au développement à l’international, au sein de la Holding Sonelgaz.

Les pouvoirs publics accordent un intérêt particulier à la prise en charge des préoccupations des zones d’ombre. Qu’en est-il en matière d’électrification et de raccordement de ses zones au gaz naturel ?
Je dois souligner de prime à bord, que le raccordement des zones d’ombre, des zones d’activités, des investisseurs et des grands périmètres agricoles, a été décidé par Monsieur le Président de la République, dans le sillage de la relance économique. Ce qui fait que ce dossier relève de l’une des priorités de Sonelgaz.
Plusieurs mesures ont été prises par Sonelgaz, visant à réaliser les projets dans les meilleurs délais, à savoir, la débureaucratisation du processus de raccordement, en éliminant nombre de préalables, qui existaient avant, en plus des échéanciers de payement accordés aux demandeurs (collectivités locales, services agricoles, investisseurs privés, les wilayas…etc), ajouté à cela le pré financement par Sonelgaz, dans beaucoup de cas.
L’autre mesure est d’emblée, la création de la fonction d’ingénieur d’affaires au sein des agences commerciales, pour accompagner les demandeurs tout au long du processus, soit du dépôt de la demande jusqu’à la mise en service, et même au-delà.
Ces dispositions ont permis d’ailleurs de réaliser 1469,7 kilomètres de réseau d’électricité (dont 177.1 km en QLS, 1292.6 en RCN), et pas moins de 4277,7 kilomètres de réseaux de gaz naturel, (dont 346.9 km en DP, 707.2 km en QLS et 3223.6 km en RCN) pour alimenter les zones d’ombres recensées.
Pour ce qui est du raccordement des périmètres agricoles, un total de 1978 affaires sont déjà mises en service, dont 1801 émanant des services agricoles des wilayas et 177 émanant de clients privés. Je dois souligner au passage que 3313 demandes supplémentaires ont été remises récemment, portant ainsi le chiffre à 27184 demandes. Pour ce qui est des investisseurs, 418 affaires mises ne service sur un total de 1477 demandes de raccordement électrique exprimées, et 115 affaires mises en service sur un total de 413 demandes de raccordement gaz exprimées.
En revanche, même si j’exprime ma satisfaction quant aux réalisations, et l’exécution des projets dans les délais, il n’en demeure pas moins que certaines insuffisances et autres contraintes constatées nécessitent des solutions, pour mener à bien ce dossier et atteindre les objectifs escomptés. Je citerai en premier, la contrainte des oppositions de riverains sur les tracés des lignes et des gazoducs, qui constituent un frein à l’achèvement des projets dans les délais. Ajoutée à cela, la nécessité d’affiner le fichier des affaires (des demandes) transmis par les collectivités locales, qui nécessite un assainissement, pour disposer d’une situation de départ exhaustive, et permettre par-là à Sonelgaz, de bien dimensionner les ouvrages à réaliser, notamment en termes de transport, et de bien cerner les budgets à allouer à ces opérations. Et pour une meilleure prise en charge des zones d’activités, j’ai suggéré à plusieurs occasions, la désignation de promoteurs, qui servira d’interlocuteur vis-à-vis des différents intervenants, et asseoir de la sorte une meilleurs coordination, ce qui permettra par conséquent de réduire nettement les délais de raccordement.

Le Groupe Sonelgaz est-il aujourd’hui en mesure de pénétrer le marché international et de faire du chiffre d’affaires en exportant sa production électrique ou autre ?
Je suis affirmatif, à la lumière de ce que je viens d’évoquer précédemment, et je suis même persuadé qu’il est grand temps, d’explorer le marché africain, vu les opportunités incommensurables qu’il présente, et vu le degré de maitrise et d’expertise dont disposent les sociétés du Groupe Sonelgaz, pour intervenir au-delà de nos frontières, à commencer par les pays voisin, qui offre une proximité géographique. Comme nous pouvons exporter notre excèdent d’électricité vers l’Europe pendant les périodes du creux, pendant lesquelles les pays européens affichent une forte demande. Ceci étant, il faut qu’il ait la volonté politique suffisante chez les pays du pourtour méditerranéen, pour réaliser les interconnexions nécessaires pour la circulation des flux énergétiques.
Je dois rappeler que Sonelgaz œuvre dans ce sens, plus précisément, au sein des associations internationales, à l’instar du Med-TSO, l’ASEA, l’UAE…pour la mutualisation des réseaux.

Quel rôle le Groupe Sonelgaz peut-il jouer dans l’exécution du programme national relatif au développement des énergies renouvelables ?
Il faut dire que l’intérêt de l’Algérie aux énergies renouvelables, remonte à la fin des années 1980, avec la création du CDER (en 1988), qui a cumulé au fils des années, des travaux de recherche, dans les différents domaines d’application des EnR. Sonelgaz emboité le pas, par la réalisation de dix-huit villages solaires dans le grands sud algérien et qui existent encore à ce jours.
Néanmoins, l’entrée de l’Algérie dans l’ère des énergies renouvelables, est intervenue à partir de 2013, avec la création de la société SKTM, par le Groupe Sonelgaz, qui a eu à réaliser entre 2014 et 2016, vingt-deux centrales solaires photovoltaïques et une centrale éoliennes, réparties sur la région des hauts plateaux, le sud et le grand sud du pays, totalisant une puissance de 354,1 MW. En plus du lancement en 2019 de 50 MWc répartis sur neuf sites isolés, pour l’hybridation.
Cette expérience cumulée à travers la réalisation des premiers projets du PNER, fait de Sonelgaz, la référence nationale dans le domaine, et dans le même temps, un partenaire incontournable, pour la concrétisation du programme des 15000 Mw, qui s’étale jusqu’en 2030.Sonelgaz peut donc participer , à la réalisation de ces futurs projets , dans différents domaines, étude de potentiel, élaboration de cahiers des charges, maitrise d’œuvre, réalisation, O&M et formation, aussi bien en Algérie, qu’au niveau de l’Afrique.
H. N. A.

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