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Adel Amalou, cofondateur de Incub.me : «Il faut créer un minimum de 50 incubateurs en Algérie»

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L’incubateur privé de start-up, Incub.me, bouclera bientôt deux années d’existence. Il compte déjà à son actif plus d’une dizaines de projets de jeunes startupers, concrétisés et mis sur le marché. Son cofondateur, Adel Amalou, explique dans cet entretien sa vision quant au développement des incubateurs de start-up en Algérie et la nécessité d’en créer plusieurs à travers toutes les régions du pays. Pour lui, leur développement ne devrait pas concerner le secteur industriel uniquement, en ce sens que les start-up naissante en Algérie touchent aujourd’hui l’ensemble des secteurs économiques du pays allant de l’industrie, à l’agriculture en passant par les TIC, le tourisme et les services.

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Comment avez-vous accueillis l’annonce de la création au sein du gouvernement de départements ministériels dédiés aux start-up et aux incubateurs ?
Nous remarquons d’abord qu’il y a une volonté politique pour essayer de développer l’écosystème des start-up. Mais pour le moment, nous ne savons pas comment ces départements ministériels créés vont travailler. Nous espérons que ces ministères et ministères délégués ne vont pas s’orienter uniquement vers le secteur industriel. Aujourd’hui le développement des start-up touche à tous les secteurs économiques, et c’est la raison pour laquelle nous ne devons pas limiter le champs de travail visant à développer l’écosystème de start-up. Il faudrait cependant élaborer préalablement un état des lieux, faire ressortir les problématiques et répondre au problème de l’incapacité à produire un écosystème adapté aux start-up. Ensuite, une feuille de route devrait être élaborée par des gens compétents et expérimentés dans ce domaine, en collaboration avec notre diaspora établie à l’étranger.

Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire, à votre avis, pour développer l’incubation des start-up en Algérie ?
Il y a aujourd’hui un manque énorme d’incubateurs en Algérie. Le pays dispose d’énormément de talents mais ce genre de structure n’est pas assez développé, ce qui a poussé beaucoup de jeunes à quitter le pays. Les incubateurs de start-up et de jeunes entreprises sont donc impératifs pour, d’abord, convaincre notre jeunesse de rester dans leur pays et développer, ensuite, leur savoir-faire et leurs connaissances en entreprise. Aujourd’hui, il faudrait fédérer tout le monde et chaque secteur doit élaborer les propres problématiques puis prendre une décision : soit créer des incubateurs par secteur ou groupement de secteurs, ou bien dédier chaque incubateur à un secteur spécifique. L’erreur à ne pas commettre c’est de centrer les incubateurs dans le nord du pays et négliger les autres régions. Aujourd’hui, nous pouvons développer des incubateurs d’université, des incubateurs d’entreprises publiques ou privées et aller vers la création d’un minimum de 50 incubateurs en Algérie, avec des spécialisations bien précises.

Quel genre de projets incubez-vous dans votre structure ?
Notre incubateur bouclera prochainement deux ans d’existence. Nous sommes aujourd’hui convaincus que si on met tous les moyens à la disposition des jeunes, il y aura certainement un résultat au-dessus des attentes. Notre structure est maintenant très adaptée pour développer des projets. Les startupers disposent chez nous, outre des moyens matériels, d’un accompagnement quotidien assuré par des coachs spécialisés dans tous les aspects inhérents au projet, du juridique jusqu’à la commercialisation. Le suivi d’un projet se fait à titre individuel, en ce sens que chaque projet diffère d’un autre, ce qui permet le développement rapide des projets et leur mise en relation avec des entreprises intéressées par l’idée innovante développée par le startuper. Actuellement, nous avons onze projets incubés dont sept ont déjà signé des contrats avec des entreprises et des multinationales, comme Siemens et quatre autres le feront prochainement. Il y a aussi des projets en cours de développement et qui s’adresse au grand public. Je tiens à préciser cependant que notre incubateur ne fait pas de l’assistanat. Nous faisons du bisness et si un projet qui sort de cet incubateur ne réussit pas nous sommes perdons, en ce sens que nous mettons de l’argent et il faudrait qu’il y ait un retour sur investissement et que le projet soit apte à être exporté. C’est la raison pour laquelle nous avons signé 11 partenariats avec des organismes étrangers.

Justement, parlez-nous de vos projets de partenariat signés avec des incubateurs de pays étrangers
Il s’agit d’incubateurs de 11 pays de la région MENA qui vont nous permettre d’exporter nos projets dans cette région, accueillir les start-up qui les ont développé et leurs faciliter l’accès au marché. Nous avons aussi fait la même chose avec la diaspora algérienne.

Comment la diaspora algérienne peut-elle contribuer au développement de vos projets ?
Nous avons ouvert un incubateur en France où l’on trouve près de 90% de la diaspora algérienne. C’est grâce à une convention conclue avec l’incubateur de l’Université Lyon III. Du fait de la proximité géographique entre l’Algérie et la France, nous avons constaté une forte demande de porteurs de projets algériens désirant s’implanter en Algérie. Nous leur proposons donc une prise en charge totale, sans financement direct, dans le cadre de cette convention conclue avec l’incubateur de cette université, Manufactory. Pour sa part, celui-ci, offre les mêmes services pour nos jeunes qui prétendent pouvoir dupliquer leurs projets en France. En plus, les projets de Français domiciliés à Manufactory désirant s’implanter en Algérie peuvent également bénéficier des mêmes services. Le 2e incubateur sera installé à Paris et le 3e au Canada.
H. N. A.

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