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Ali Kadri, directeur général du CPA : « Le CPA a les moyens d’être le pionnier du secteur »

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Dans cette entrevue qui suit, Ali Kadri, Directeur général du Crédit Populaire Algérien (CPA), nous dévoile les coulisses de l’ouverture du capital de la Banque à la Bourse d’Alger. L’introduction d’une telle envergure nécessite une préparation minutieuse, soulignant les défis surmontés et les mesures stratégiques adoptées. La décision de réviser à la baisse la valeur de l’action du CPA et l’inclusion des dividendes de 2023 visent à encourager la participation des investisseurs. Ali Kadri met en lumière la confiance et le partenariat prometteur entre la Banque qu’il dirige et ses actionnaires potentiels. La réussite perçue de l’opération est attribuée à la résilience et à la constance du CPA, renforçant ainsi sa réputation sur le marché. Concernant la proportion du capital ouvert à l’acquisition, le DG du CPA souligne une approche progressive en fonction de la capacité du marché à absorber les liquidités. L’après-cotation promet une gestion plus diversifiée et une exigence accrue en termes de performance. Enfin, l’initiative est perçue comme le prélude à un processus dynamique de capitalisation de l’économie publique, offrant aux entrepreneurs de nouveaux outils de financement. La valeur attractive de l’action du CPA, selon Kadri, sera consolidée par une croissance soutenue de l’activité et une politique de distribution de dividendes judicieuse.

Interview réalisée par Hacène Nait Amara 

Pour être éligible à l’entrée en Bourse d’Alger, le CPA a connu un processus de préparation et de mise à niveau… Quels ont été les plus grands défis en la matière ?

L’ouverture du capital d’une Banque de l’envergure du CPA et son introduction en bourse exige des prérequis incontournables si l’on souhaite une issue positive à cette initiative.

En effet, plusieurs s chantiers ont été lancés au niveau de la Banque afin d’assurer un accompagnement optimal de cette opération, aussi bien sur le plan organisationnel que sur le plan métier. Il est important de signaler que des organes de suivi et de monitoring des travaux préparatoires  au lancement de cette importante opération ont été institués dans cette optique notamment à travers la mise en place d’un comité ad hoc qui se réunissait hebdomadairement pour s’assurer de l’état d’avancement desdits travaux préparatoires et cela dans tous les secteurs d’activité, qu’ils soient intervenants directs ou indirects dans par cette opération tel que la structure chargée de la gestion des valeurs mobilières au niveau de la Banque, le Système d’information, la Communication, la Formation, la logistique,..

La combinaison de l’ensemble de ces actions a permis d’obtenir un équilibre structurel qui a conduit à une efficience notable dans la prise en charge effective de l’opération d’ouverture du capital depuis son lancement. 

La cote de l’action du CPA fixée initialement à 2 561,4 DA a été revue à la baisse pour être fixée à 2 530 Dinars. Peut-on connaître les raisons ayant motivé une telle décision ?

Cette opération revêt un aspect inédit aussi bien du point de vue de la nature de l’opération par l’introduction à la bourse d’Alger d’une Banque, que du point de vue du niveau de levée de fonds de cette ampleur qui n’a jamais été opérée au niveau de la place. Rappelons que l’opération de cession du capital de la Banque porte sur 30% de ce dernier ce qui représente près de 187 milliards de DA.

L’ensemble de ces éléments ont fait que l’actionnaire historique du CPA, qu’est le Trésor Public a décidé de cette « décote » comme mesure incitative à l’adhésion à cette opération par les segments cibles.  

Il a été également décidé de faire bénéficier les futures actionnaires du CPA des dividendes de l’exercice de 2023, une décision qualifiée d’exceptionnelle par les acteurs de la finance. Est-ce un geste de bienvenue et la promesse d’un partenariat prospère ?

Cela est avant tout un geste de confiance, confiance en nos performances, confiance en nos actionnaires, mais cela est également un geste de bienvenue effectivement qui augure sans nul doute d’un partenariat d’exception, premier du genre qui allie et rassemble toutes les franges actives de la société à travers la représentation des opérateurs économiques de tout bord partant des ménages, des entrepreneurs du secteur privé aux investisseurs institutionnels.

Une combinaison de cette acabit ne peut qu’enrichir la réflexion autour des voies de développement possibles pour la Banque et cela en prenant en considération les spécificités de chaque segment. 

D’aucuns estiment que l’opération de cotation du CPA constitue une réussite. Qu’est-ce qui explique, selon vous, une perception aussi positive ?

Le CPA est une entreprise qui a passé l’épreuve du temps avec ce que cela comporte comme aléas ; il en est resté et ressorti une très forte capacité de résilience, de constance et bien évidemment de performance. Tout cela n’a pas échappé à l’appréciation des Algériens, individus et entreprises, ce qui confère au CPA, sans jeu de mots, un capital confiance sur la place dont il est fier.

Nous ne sommes pas parfaits mais nous cherchons à l’être, je pense que cela joue également en notre faveur au niveau de la place en terme d’image.

30% de capital ouverts à l’acquisition en Bourse sous forme d’actions, est-ce beaucoup, est-ce trop peu ? Quels paramètres prudentiels président à cette décision.

Beaucoup ou trop peu, il n’existe pas au niveau de la place de référents auquel on peut adosser une telle appréciation.

Bien que le CPA ne soit pas la première entreprise à s’introduire à la Bourse d’Alger, elle demeure la première Banque à la faire avec un niveau de levée de fonds totalement inédit. Il est clair que le paramétré majeur dans la détermination du niveau d’ouverture du capital a principalement trait à la capacité actuelle du marché à absorber ce niveau de liquidité.

A ce titre, une démarche progressive est toujours salutaire pour ce qu’elle présente comme garanties de réussite et effet d’entrainement positif pour les opérations similaires qui s’en suivront.

Le CPA hors Bourse et le CPA à la Bourse d’Alger… qu’est-ce qui va changer pour la Banque en matière de management, de communication et de manière de reddition de comptes ?

La diversité des points de vue en termes de gestion des affaires de la Banque sera sans aucun doute un axe de différence majeur sur l’avant et l’après introduction en bourse du CPA. La nouvelle composante de l’assemblée Générale et du Conseil d’administration de la Banque sera hétérogène et intègrera notamment un haut niveau d’exigence de résultat et de performance au-delà des résultats obtenus auparavant par la Banque.

Cette exigence sera sans aucun doute derrière une démarche qualitative toujours en amélioration en termes de management et investissement dans le capital humain et les compétences ce qui impulsera une dynamique positives qui entrainera le développement de la Banque

D’aucuns disent que le CPA n’est que le premier d’une liste d’institutions économiques publiques candidates à la Bourse d’Alger… Sommes-nous à la veille d’un processus dynamique de capitalisation de l’économie publique nationale ?

Je vous parlais tout à l’heure d’un nouveau modèle économique, en effet le financement par le biais de la Bourse viendra en complément au financement Bancaire pour soutenir les investissements dans notre pays. Cette démarche dichotomique qui permettra à tous les entrepreneurs et investisseurs de choisir les outils de financements qu’ils jugent les plus adaptés à leurs besoins.

L’introduction en bourse du CPA participera certainement à cette prise de confiance par les entrepreneurs pour se faire coter en bourse ou prendre dans le cadre de projets de développement de leurs entreprises ou à prendre part dans des entreprises dans le cas de gestion de portefeuille d’actifs.

En tout état de cause le « modus operandi » du bon fonctionnement d’une place boursière passe inexorablement par l’introduction en son sein des cadors de l’économie locale, je vous confirme que nous somme sur la bonne voie.

Ces décisions sont-elles suffisantes pour rendre l’action du CPA attractive ?

Nous sommes convaincus que l’attractivité d’un titre se construit, elle se construit autour d’axes objectifs, quantifiables et pertinent en termes stratégiques. Le premier axe étant un accroissement de l’activité et le développement de la Banque ce qui augmentera ses profits et indéniablement la valeur de son actionLe deuxième point crucial et celui de la politique de distribution des dividendes, l’attractivité de cette dernière permettra d’augmenter la demande sur l’action CPA.

H. N. A.

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