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Dafdaf Dafdaf, PDG de SAIEG : « Nous avons l’ambition de réaliser 15% de notre chiffre d’affaires à l’international »

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Dans cette interview, le PDG de la Société algérienne des industries électriques et gazières, filiale du groupe Sonelgaz, détaille les projets de son entreprise dans le cadre de sa stratégie de réduction des importation des pièces de rechange, d’équipement et des services et de développement des importations des produits fabriqués localement par la SAIEG. Plusieurs opérations d’exportation ont été réalisées courant 2022 et début 2023. Il s’agit d’un axe de développement stratégique au niveau de la SAIEG.

Entretien réalisée par Djidji Oubayou

Pouvez-vous nous faire une brève présentation de la SAIEG et les missions qui lui sont attribuées dans le cadre de ses activités ?

La SAIEG a été créée le 29 mai 2022 suite à un processus de fusion par absorption à l’issue de la structuration du groupe Sonelgaz. La SAIEG regroupe aujourd’hui trois ex-sociétés, à savoir l’ex-Rouiba éclairage, spécialisé dans la fabrication de matériel d’éclairage public, de transport d’électricité et la charpente métallique, l’ex-AMC qui est l’unité de fabrication des compteurs d’électricité et de gaz et des volucompteurs pour la distribution de carburants ainsi que l’ex-MEI spécialisée dans la fabrication et la maintenance des équipements industriels .

Depuis peu, SAIEG a rajouté à ses activités le volet fabrication de la pièce de rechange, une activité à forte valeur ajoutée pour l’entreprise. Ces trois sociétés sont devenues des unités opérant sous la responsabilité de SAIEG. L’entreprise a également à son actif une autre unité, appelée TABEL, spécialisée dans la fabrication des postes et des TGBT et les armoires électriques. Cette unité était rattachée jadis à Kahrakib avant de devenir sous la coupe d’AMC et donc de la SAIEG. L’entreprise fonctionne avec un effectif global de 2240 agents, dont la tranche d’âge est de 35 à 40 ans pour la plupart des collaborateurs.

SAIEG fabrique des ailettes de turbines et parvient à en exporter à destination de la Hollande, parlez-nous de cet exploit ?

Il s’agit d’un accord de collaboration signé avec General Electric GMBH en 2017 avec un programme étalé sur 25 ans. L’unité de fabrication, rattaché à la SAIEG a été qualifié par General Electric comme fournisseur global  de pièces de rechange. Nous avons effectué trois opérations d’exportation durant l’exercice 2022 à destination de la Hollande. La première opération a concerné 6 kits, tandis que la seconde a porté sur 5 kits de turbine 3e étage type 9E et la troisième sur 3 autres kits. Ce programme s’étale sur dix années avec des commandes annuelles. Nous avons exporté pour 4,9 millions de dollars en 2022. Il s’agit de la première étape d’un contrat qui s’étale sur 25 ans.

SAIEG envisage-t-elle de rééditer cet exploit avec d’autres partenaires autres que General Electric ?

Effectivement ! Nous avons plusieurs demandes qui sont en cours d’études. Nous attendons l’accord des pouvoirs publics et le ministère de tutelle pour entamer les discussions. Les demandes nous parviennent de sociétés russes et kazakhes ainsi que d’autres entreprises algériennes. Nous avons pu décrocher, voici quelques semaines, un marché avec le groupe Sonatrach. Ce contrat de fourniture de la pièce de rechange s’inscrit dans le cadre des orientations des pouvoirs publics dont l’objectif étant de rééquilibrer la balance commerciale. Cela passe nécessairement par le recours au contenu local pour réduire les importations ainsi que par les exportations du produit algérien. Dans le cadre de notre stratégie de fabrication locale, nous avons opté pour la production des pièces à forte valeur ajoutée dont le coût à l’importation revient très cher à notre pays et au groupe Sonelgaz.

Quels sont les autres produits de l’industrie électrique et gazière dont SAIEG pourrait mettre sur le marché international ?

Nous avons qualifié notre unité de fabrication du matériel électrique et gazier (Ex-AMC El Eulma) pour l’exportation des composants des compteurs électriques. La qualification étant achevée avec le groupe SAGEM, nous avons effectué une opération de prototypes de pièces à la fin de l’année dernière et nous avons une autre commande que nous devons exporter avant la fin du mois de Mai  vers la Tunisie.

Quelle place accordez-vous à la recherche au niveau de votre entreprise pour le développement des produits destinés aux industries électriques et gazières ?

Il faut se rendre à l’évidence que la technologie évolue très rapidement dans le monde, ce pourquoi nous avons fait le choix de dédier certaines structures à la recherche par direction ou par type de produit. Nous avons, à titre d’exemple, une structure recherche au niveau de Rouiba Eclairage et des structures recherche au niveau de chaque direction d’unité. Sonelgaz a signé récemment un contrat avec le ministère de l’Enseignement supérieur dans le cadre des activités recherche et développement, dont les essais se font au niveau de la SAIEG. Nous avons un second contrat en cours de signature avec Sonatrach pour mutualiser les efforts de recherche et développement. Nous avons d’ores et déjà pris la décision de fabriquer deux produits dans le cadre de la mutualisation de nos efforts de recherche et développement.

Quels sont les principaux axes arrêtés par la société dans le cadre de sa stratégie de développement sur le marché national et international ?

Pour le marché international, nous avons l’objectif ambitieux de renforcer nos exportations. En 2022, nous avons clôturé l’exercice avec un taux de 2% de notre chiffre d’affaires réalisé à l’international. Nous envisageons augmenter cette part de 1 point de pourcentage cette année avant d’atteindre 15% d’ici 2025-2026. Nous avons beaucoup de projets en cours de développement, dont les compteurs au niveau de l’AMC, la maintenance et la fabrication de la pièce de rechange…etc. En plus de l’exportation, nous avons un programme dédié à la réduction des importations de services, dont la réparation et maintenance qui sont assurées par une de nos unités. Nous avons également développé notre propre armoire de contrôle commande au niveau de notre unité Tabel d’Oran, ce qui a contribué à réduire énormément les importations, étant donné que ce produit était importé jusqu’à une date récente. Pour ainsi dire, les deux axes de notre stratégie consistent à fabriquer localement les produits et l’équipement des industries électriques et gazières et de dédier une partie de cette production à l’exportation. Dans ce sens, nous avons des demandes en cours d’examen au niveau de la direction du groupe et des pouvoirs publics. Nous sommes destinataires de demandes provenant l’Amérique latine de l’Asie et de l’Afrique.

Qu’en est-il du projet de fabrication du compteur intelligent ?

Le compteur intelligent est déjà fabriqué au niveau de nos deux sites pilotes d’El Goléa (Ménéaâ) et de Sidi Abdellah. Nous attendons la validation du client final qui est la Sonelgaz Distribution (ex-SADEG) pour entamer la fabrication à grande échelle du compteur intelligent.

Les taux d’intégration des produits et équipements fabriqués par SAIEG varient selon les produits. Le taux d’intégration au niveau de Rouïba Eclairage, à titre d’exemple, est autour de 90% sachant que la matière première est acquise auprès de complexe el hadjar Annaba , 55% au niveau d’AMC, étant donné que certaines technologies ne sont pas maitrisées et donc importées, 50 à 60% pour la fabrication de la pièce de rechange, en fonction des produits. Cependant, nous nous sommes fixés l’objectif d’algérianiser l’ensemble de nos produits à très court terme, soit dans un délai de cinq années, et aller bien au-delà de 85% en matière de taux d’intégration.    

Qu’en est-il de la situation financière de la SAIEG ?

La santé financière de la SAIEG est bonne. Nous avons même des placements au niveau de la banque. Concernant les résultats financiers, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 17 milliards de dinars à l’issue de l’exercice 2022. Notre objectif de l’actuel exercice est de réaliser un bond de 26% en matière de chiffre d’affaires et ce, grâce à l’entrée en production de la fonderie de l’Unité maintenance et fabrication de la pièce de rechange. Nous avons pour ambition de doubler notre chiffre d’affaires à partir de 2024 suite à l’entrée en production des nouvelles unités de fabrication.

SAIEG parvient-elle à satisfaire toutes les commandes provenant de ses clients ?

Au chapitre de la distribution, je peux vous confirmer, en effet, que la SAIEG arrive à satisfaire largement la demande. Quant à la maintenance, comme vous le savez, nous sommes en charge de la maintenance de l’ensemble du parc Sonelgaz Energie renouvelable ,qui est le réseau isolé, ainsi qu’une partie du parc de production, soit pour SPE ou bien pour SKE et le parc Sonatrach. Concernant les produits de l’éclairage public, nous avons une énorme capacité installée à titre d’exemple la chaine de candélabre à une capacité de 260 supports et de 70 supports BSG par jour.   

Parlez-nous des perspectives ainsi que des projets de la SAIEG à très court terme ?

Dans le cadre des orientations des pouvoirs publics, SAIEG a entamé trois projets phares en 2023, à savoir la deuxième unité de comptage dans la région Ouest du pays. C’est une unité similaire à celle de l’AMC avec une capacité de 30% par rapport à la capacité installée au niveau de l’AMC. Avec le groupe Sonelgaz, nous avons l’exclusivité pour la fabrication des compteurs électriques et de gaz, mais nous n’avions jusqu’ici qu’une seule unité de production. La construction de cette seconde unité au niveau de la wilaya d’Oran nous permettra d’élever les niveaux de production et répondre à la demande des clients. La production au niveau de cette unité devrait débuter au troisième trimestre de cette année. Nous avons également entamé la fabrication des bornes de recharge conformément aux instructions de la tutelle et de la direction générale du groupe. Nous envisageons la réalisation d’au moins 300 bornes de recharge pour véhicules électriques d’ici la fin de l’actuel exercice. Cette réalisation se fera en collaboration avec Sonelgaz Distribution. Le calendrier consiste à privilégier les stations de services Naftal sises sur les abords des autoroutes ainsi que dans les grandes villes. Outre ces deux projets entamés cette année, SAIEG, conformément aux orientations du Président de la République, a lancé la fabrication des détecteurs de monoxyde de carbone afin d’éviter les incidents à répétition liés aux fuites de gaz dans les domiciles. La production de ces détecteurs devrait commencer dès le mois de novembre de l’année en cours.   

H. N. A.

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