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Kamel Djebara, Directeur général de Bejaia Logistique : « On doit mutualiser nos forces »

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Béjaïa Logistique est une société de transport routier de marchandises. L’entreprise qui fête son 10e anniversaire a réalisé un chiffre d’affaires en nette progression. Rencontré à l’occasion du Salon international du Transport et de la Logistique (Logistical 2018), Kamel Djebara, directeur général de Béjaïa Logistique a formulé quelques propositions pour améliorer la performance des entreprises nationales du transport routier et a plaidé pour la baisse des coûts de la logistiques.

Entretien réalisé par Hakima Hadjam

Un mot sur votre entreprise….
Notre société «Béjaïa Logistique » a été créée en 2008. Nos activités sont étendues dans le transport public de marchandises, location d’engins et matériel pour bâtiment, travaux publics et manutention, location de véhicules avec ou sans chauffeur et dans le transport de produits pétroliers.
Sarl Béjaïa Logistique fête son 10 ème anniversaire avec un bilan positif: notre entreprise a réalisé une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 20% depuis 4 ans. Notre objectif est de tripler ce chiffre d’affaires d’ici 2 ans.
Autres performances, nos véhicules parcourent 27 millions de kilomètres annuellement sur le territoire national et une moyenne de 10 expéditions/semaine effectuées en Tunisie.
Notre effectif est passé de 460 à 650 employés suite à un investissement fait récemment permettant l’extension du parc roulant avec l’acquisition de 80 camions semi-remorques. Le parc roulant de Béjaïa Logistique dépasse aujourd’hui 1.000 véhicules dont 450 camions poids lourd de différent tonnage allant de 20 à 40 ans.

Votre entreprise prend part au Salon international du Transport et de la Logistique. Qu’attendez-vous de cette manifestation ?
Sarl Béjaïa Logistique devient un habitué de ce Salon. Il s’agit de la 6ème participation. Nous remercions les organisateurs du Salon pour initiative et nous souhaitons la multiplication de ce genre de manifestations à l’avenir.
C’est une occasion offerte aux professionnels du transport routier pour promouvoir ce métier et lui redonner toute sa considération, celle qu’il mérite vraiment. A nous de communiquer sur ce créneau et prouver que c’est un vrai levier de compétitivité.
Notre communication doit s’articuler essentiellement sur les atouts du métier qui joue un rôle important dans la mobilité des marchandises et étant un facteur de rapprochement.
Ce Salon nous a permis de dénicher d’autres marchés notamment en Afrique. On a reçu au niveau de notre stand une délégation Congolaise qui nous a sollicités pour le transport du bois. Un projet qui en cours de discussion pour se placer dans ce marché.

Est-ce que vous avez transmis vos principales préoccupations aux responsables du secteur, notamment la hausse du coût de la logistique?
Le coût du transport et de la logistique pèsent lourd allant jusqu’à 40 % du prix du revient d’un produit fini. D’où mon insistance de mutualiser nos forces entre les transporteurs et logisticiens afin de réduire ce coût qui avoisine les 30% alors que dans les pays développés il ne dépasse pas 10 %.
Le ministre du Commerce, Said Djellab nous a honorés par sa visite à notre stand. J’ai évoqué avec lui cette proposition de la mutualisation entre les différents acteurs du transport routier.Il a apprécié notre vision.
Les transporteurs (professionnels du métier) doivent créer une bourse de fret qui est un maillage entre les différents transporteurs publics et privés, ce qui permettrait la baisse du prix de revient d’un produit fini pouvant atteindre jusqu’à 20% du prix initial. Notre objectif est de bannir les termes « concurrents, rivaux…» et parler d’une sphère apaisée où confrères et fédérations de transporteurs activent.
Aujourd’hui, la demande dépasse largement l’offre et tout le monde a sa part du marché, il suffit juste s’organiser et travailler ensemble pour concrétiser ces objectifs communs.
Le problème est que le métier est un peu désorganisé suite au manque de fédérations et d’associations professionnelles.

Quel est le poids du transport routier en Algérie ?
Le transport routier représente plus de 80% de la mobilité de la marchandise en Algérie. Les transporteurs sont des passerelles entre les industriels et les consommateurs. Notre métier contribue fortement à l’économie nationale à travers la création de l’emploi et à la recette fiscale par le biais des cotisations mensuelles, trimestrielles et annuelles.
A titre d’information, avec les 470.949 véhicules industriels gros tonnage que le parc national possède au 31/12/2014 (chiffre avancé par l’Office National des Statistiques), la recette fiscale générée permet la réalisation de projets d’une grande envergure, c’est l’équivalent d’un budget de construction de 20 nouveaux hôpitaux au standard international.
On dit : pour bâtir haut, il faut creuser profond. C’est mon appel, un appel d’un logisticien qui cherche sa place parmi d’autres entrepreneurs pour convaincre que notre pierre est aussi importante dans la construction de l’Algérie de demain.

Les entreprises algériennes peuvent-elles être compétitives à l’international ?
Le potentiel existe. On est très bien situé par rapport à nos confrères africains. Il faut juste revoir toute la synergie et s’adapter aux pays africains et leurs exigences en termes du climat, de la sécurité et des demandes du marché.
Pour cela, il est nécessaire de développer ce secteur par la modernisation des infrastructures routières et les bases logistiques, l’amélioration du réseau téléphonique qui joue un rôle important dans la traçabilité de la marchandise. Il est également nécessaire de travailler sur l’aspect sécuritaire des conducteurs d’engins.
H. H.

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