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Nabil Kebaili, DG de la SWAT : « Notre métier s’articule au quotidien à des menaces réelles »

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La protection et la surveillance des sites armés et non armés des sites de Sonelgaz est un métier à part entière. Une société spécialisée se consacre à cette activité le jour comme la nuit et veille sur les équipements, les matériels et les personnels qui œuvrent à la permanence de l’énergie. Un vent de renouveau technologique souffle aussi en direction du métier du gardiennage et ce sont des équipements électroniques sophistiqués qui, sans remplacer l’humain, contribuent à lui simplifier la tâche et décupler son efficacité opérationnelle. Ce renouveau impliquant une diminution des effectifs dédiés à cette activité, les plus aptes à se requalifier dans un métier technique en tant qu’électriciens ou gaziers, rejoignent les filiales du Groupe qui sont demandeuses. En attendant, la SWAT continue de s’étendre là où Sonelgaz porte, sur les grandes étendues nationales, l’énergie et avec elle le progrès économique et social, en assurant, avec l’étroite collaboration des services de sécurité, nous explique Nabil Kebaili, DG de la société, la sécurité et la sûreté des installations.

Interview réalisée par B. Titem

Pouvez-vous nous faire une brève présentation de la filiale SWAT et de ses activités au sein du Groupe Sonelgaz ?

La filiale SWAT est une société dont les parts sociales sont détenues à 100% par la holding Sonelgaz. Elle active dans le domaine de la protection et de la surveillance comme toute autre société de gardiennage, en respect de la législation régissant ce genre d’activité. Nous sommes chargés de la protection et la surveillance de tous les établissements névralgiques de Sonelgaz, tous les sites armés répartis à travers le territoire national, pour un effectif, actuellement, qui avoisine les 15.000 agents répartis sur tous les sites à vocation électrique et gazière.

Quels sont, plus précisément, les domaines d’intervention de SWAT en termes de sécurisation des installations énergétiques ?

Notre action consiste dans l’installation des dispositifs de protection armés ou non armés auxquels on ajoute les moyens techniques de vidéosurveillance, de télédétection, d’infrarouges ; ce qui permet de repousser toute tentative d’intrusion. Pour cela, nous avons notre plan de défense que nous appelons communément le plan d’intervention et de riposte qui traite tous les cas de figure, les cas de sabotage, d’intrusion, d’objets suspects et de déclenchement d’incendie. Nous avons donc mis en place un dispositif qui fonctionne selon un plan d’intervention et de riposte qui nous permet de faire face à tout acte ou incident, quelle qu’en soit la nature. Bien évidemment, notre action est préventive, avant d’être opérationnelle, et toujours en soutien aux services de sécurité qui sont appelés dès qu’il y a un incident ou une intrusion. Quand il y a survenance d’un incendie, la SWAT agit en attendant l’arrivée des éléments de la protection civile.

Vos effectifs connaissent-ils des cycles de formation dans le cadre de leur mission de sécurité ? Sont-ils également suivis psychologiquement et/ou socialement ?

Il faut savoir, s’agissant de la formation, qu’il en existe au sein de la société par des moyens propres de la société, outre celle programmée au niveau des différentes écoles de Sonelgaz. En fait, lorsqu’on va vers les écoles de formation de Sonelgaz, c’est pour assimiler et cerner le rôle de l’agent de sécurité qu’on appelle chez nous agent de protection et de surveillance. Il faut d’abord que cet agent connaisse son rôle, mais avant cela, le recrutement au sein de la SWAT se fait selon des critères précis, parmi lesquels le fait d’avoir servi ou bien d’avoir satisfait aux obligations du service national. Dans ce cas, nous avons déjà des recrues qui savent, d’ores et déjà, ce que signifie de monter la garde, comment s’opère la relève, qui sait occuper la guérite, cela en plus du rôle d’accueil que l’on joue au niveau des sites. Il faut savoir écrire et rédiger un rapport. Donc, il y a une formation par moyens propres, il y a une formation qui se fait dans les écoles de Sonelgaz et il y a une autre qui se fait au niveau des centres d’instruction militaires, ce qu’on appelle la formation paramilitaire. Les agents qui exercent sur ces sites névralgiques font l’objet d’une formation d’une durée d’un mois au niveau de ces différents centres. C’est pratiquement une formation comme de base qui réplique ce qu’ils ont déjà appris durant leur service national.

Pour maîtriser toute l’étendue territoriale où vous marquez votre présence dans le cadre de vos missions, vous devez vous structurer en pôles ou en régions. Comment se fait le découpage et à quoi obéit-il ?

Toute société a besoin d’une organisation traduite par une macrostructure.

La macrostructure de la société, du fait de l’étendue géographique du territoire qu’elle doit couvrir, est constituée d’une Direction Générale (dont le siège est à Alger) et quatre (04) Directions de Régions à savoir la Région de Protection et sécurité d’Alger, la Région de Protection et sécurité de Blida, la Région de Protection et sécurité de Constantine et la Région de Protection et sécurité d’Oran.

C’est ainsi que nous arrivons à couvrir les 58 wilayas où se situent les sites que nous devons sécuriser.

Par rapport au plan d’investissement engagé par l’Etat dans les infrastructures énergétiques, comment cela impacte-t-il votre structuration ?

C’est en effet le cas, notamment dans le sud, où beaucoup d’infrastructures énergétiques ont été réalisées pour répondre d’abord à l’exigence de qualité du réseau et l’apport suffisant d’énergie, aujourd’hui, on ne peut pas dire que nous manquons d’énergie, le plan d’investissements principalement concentré sur les régions du Sud, a fait qu’il y ait eu énormément d’activités au niveau du Sud où des recrutements importants ont été opérés en respect de la réglementation régissant l’emploi et l’embauche, en faisant appel prioritairement à la main d’œuvre locale.

Quelles sont les avancées que vous avez réalisées pour mettre la sécurité de Sonelgaz au diapason des normes et des bonnes pratiques en la matière ?

Une sécurisation optimale de nos jours veut qu’il y ait recours beaucoup plus aux moyens techniques et technologiques qu’aux moyens humains, et Sonelgaz a beaucoup investi dans les moyens techniques. D’ici peu, vous constaterez que la totalité des infrastructures de Sonelgaz seront équipées de systèmes de surveillance et de systèmes anti-intrusion, bien-sûr, en gardant une étroite collaboration avec les services de sécurité. Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas enregistré d’incident majeur. Cela grâce à la vigilance des dispositifs et à la contribution des services de sécurité locaux qui sont toujours présents, moyennant la mise à l’épreuve par les exercices de simulation que nous faisons périodiquement, que ce soit par rapport au déclenchement d’un incendie ou par rapport à la supposée tentative d’intrusion, cela pour voir comment réagit un dispositif lors de ce genre de situations. Ces simulations, avec le concours des services de sécurité, sont ordonnées par la commission de sécurité.

Avez-vous des cas d’intrusion que vous avez repoussés ?

Nous gérons beaucoup de cas d’intrusions. Vous savez, dans certains sites, qu’ils soient urbains ou ruraux, quand on parle d’électricité, on parle de cuivre, qui fait l’objet de convoitise. En conséquence de quoi, il est périodiquement recensé des tentatives d’intrusions pour vol de cuivre et de matériels. Auquel cas, le dispositif se mobilise, en neutralisant les intrus et en faisant appel aux services de sécurité. Nous avons repoussé et neutralisé beaucoup de tentatives de vol et avons réagi à des cas de déclenchement d’incendie.

Le poids des effectifs au sein de votre filiale contraste bien avec le mode de protection et de surveillance qui s’appuie sur des moyens modernes… Comment comptez-vous manager cette question ?

Dans le cadre de l’apport technologique de Sonelgaz en matière de dispositifs de surveillance et de sécurité, il va y avoir une optimisation des effectifs déployés dans ces dispositifs-là et, auquel cas, le surplus d’agents qui seront ainsi décomptés, bénéficiant d’un certain niveau de formation, pourront basculer comme agents-techniciens au niveau des filiales du groupe, que ce soit comme opérateurs électriciens ou bien gaziers, soit une reconversion professionnelle dans un domaine technique. Ils sont de niveau 3AS et plus et peuvent aller vers le développement d’un savoir-faire et d’un métier autres que la sécurité.  

B. T.

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