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Jean-Yves Gadras, vice-président exécutif et directeur développement chez Suez : «Suez est extrêmement intéressée par le marché algérien des déchets»

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Jean-Yves Gadras avec Flabia Mestre, responsable communication chez Suez au salon Pullutec 2019 à la Safex d’Alger

Entre Suez et l’Algérie c’est une longue histoire qui remonte jusqu’aux années 70. Le groupe français est fortement présent en Algérie où, fort de son expertise et de son savoir-faire technologique, il a réussi à décrocher de nombreux projets. «On est un acteur du marché algérien », revendique, non sans fierté, Jean-Yves Gadras, vice-président exécutif et directeur développement chez Suez, rencontré au salon Pollutec tenu du 11 au 14 février à la Safex d’Alger, qui a beaucoup loué le contrat liant Suez à la SEAAl qu’il a qualifié de « véritable succès ».  Comme l’appétit vient en mangeant, le groupe français lorgne aussi le marché algérien des déchets où il s’est d’ores et déjà positionné. Ce mastodonte qui pèse plus de 15 milliards d’euros et emploie 90 000 personnes à travers le monde, envisage-t-il d’ouvrir une filiale en Algérie ? « Ce n’est pas le choix qu’on a fait(…) mais tout est possible », a répondu Jean-Yves Grdas. Entretien

Entretien réalisé par Achour Nait Tahar

Parlez-nous d’abord de la présence de Suez en Algérie
Notre existence sur le marché algérien remonte aux années 70. Et à partir des années 2000 on a fait beaucoup de station de traitement d’eau potable et jusqu’à récemment on vient de terminer le chantier pour la construction de l’usine de Baraki de traitement des eaux usées d’Alger. La deuxième forme de présence du groupe Suez en Algérie c’est à travers le contrat qu’on le ministère des Ressources en eau pour le gestion déléguée du service public de l’eau potable et le traitement des eaux usées des wilayas d’Alger et de Tipaza. C’est ce qu’on appelle un management contract. Et la troisième présence c’est à travers la construction, ce qu’on appelle forme BET de la station de dessalement du Hamma. En fait c’est un peu particulier parce qu’elle a été construite par la société GE Water qui, depuis, a intégré le groupe Suez. Donc, maintenant toute la partie gestion de cette usine est passé sous l’expertise de Suez. Voilà donc les trois grandes présences historiques de Suez en Algérie. On peut rajouter, une 4e, et peut être la plus ancienne, à travers des travaux d’eaux industrielles, notamment avec la Sonatrach et la Sonelgaz.

Votre groupe est extrêmement intéressé par le marché algérien de la gestion des déchets…
La gestion des déchets industriels et municipaux est une grande expertise que l’on a, c’est-à-dire la valorisation, le recyclage et le traitement des déchets. L’expertise qu’on amène ce n’est pas simplement enlever les déchets mais aussi les valoriser sous forme énergétique ou les recycler. On a sur ce créneau une grande expertise et c’est un marché qu’on espère bien développer en Algérie, en effet. Il s’adresse aussi bien aux industriels qu’aux municipalités. Notre offre du service a été faite au attendons le lancement des projets dans ce créneau qui nous intéresse à plus d’un titre.

Avez-vous décroché des projets dans ce sens ?
Pour l’instant, non. L’offre est là, on est plutôt dans l’attente de décisions politiques d’investir sur ce marché et de lancer les réformes. Il y a tout un programme d’équiper toutes les grandes villes algériennes d’incinérateurs mais qui n’a pas encore abouti. C’est un dossier sur lequel on s’était positionné et on a même remis des offres de service, notamment pour les incinérateurs d’Alger et d’Annaba mais le projet n’est pas allé jusqu’au bout. Aujourd’hui quand vous buvez de l’eau de robinet et vous avez de l’eau usée qui est traitée avant d’être jetée indirectement dans la méditerranée, c’est fait par les procédés de traitement de Suez. Vous voyez, on est partie prenante du développement du pays.

Quelle est l’objectif de la participation du groupe Suez à la 15e édition du Salon Pollutec qui s’est tenue le mois de février écoulé?
Le salon est dédié à l’eau, on va donc parler de l’eau mais on peut aussi parler des déchets. Mais notre préoccupation à nous ce n’est pas l’eau ou les déchets mais l’environnement. On a une approche protection de l’environnement et protection de la ressource hydrique. C’est vrai que, quand on parle ressource, on pense plutôt à l’eau et lorsqu’on parle de production de l’énergie et de l’énergie nouvelle on pense surtout aux déchets. Ce qui a un impact direct sur l’environnement. Aujourd’hui, le salon Pollutec est un salon de l’eau mais notre présence ici c’est pour être près de nos clients et partenaires dans le secteur de l’eau. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, dans notre développement et dans notre message, on dissocie de moins en moins l’eau et les déchets.

Quels sont vos objectifs en participant à cet événement?
A Pollutec notre objectif est simple : c’est d’être présent avec le client algérien pour échanger avec lui sur les nouveaux procédés mis en place par Suez dans les secteurs de l’eau et de l’environnement. En outre, au salon Pollutec, il n’ y a pas forcement que notre partenaires et clients qui viennent sur notre stand, de simple curieux, des étudiants…etc viennent se renseigner sur ce que fait Suez dans ses domaines d’activité. Il y a des industriels et des professionnels, il y a des clients qui viennent ici et participent aux conférences car on n’est pas que sur le stand on est également partie prenante et acteur du salon. Mais il y a aussi des étudiants et beaucoup de personnes de la population civile qui viennent visiter et avoir de l’information. C’est aussi un moyen pour nous de faire connaitre notre entreprise et ce qu’on fait. La finalité de notre participation à cette manifestation est un message clair du groupe Suez de vouloir participer au développement économique du pays où il développe ses activités.

Autrement dit, votre présence ici dénote votre grand intérêt pour le marché algérien…
Plus que çà. On considère qu’on est un acteur du marché algérien et, de ce fait, on ne peut plus que s’intéresser, on veut participer à son développement. On est en Algérie depuis les années 70, on est un acteur algérien.

Sinon la taille du marché algérien est importante pour vous ?
Bien sur. Pour nous, l’Algérie c’est d’abord le plus grand pays d’Afrique avec un fort potentiel de développement. Nous, nous voulons être des acteurs principaux et un accompagnateur du pays dans son développement. Et notre présence renforcée en Algérien en est la preuve de la volonté exprimée par le Suez d’accompagner l’Algérie dans son développement.

Pouvez-vous parler du nombre de projets dans lesquels vous êtes engagés ici en Algérie?
C’est difficile d’énumérer tous les projets que nous comptons réaliser en Algérie, mais je peux vous dire qu’on a des projets dans le secteur de l’eau, comme les futures stations de dessalement d’Alger et Annaba. Il y a aussi les projets dans le traitement des eaux usée qui devraient être concrétisés prochainement. On parle de l’extension de la station de Baraki.
Ce sont des projets qui nous intéressent et sur lesquels on s’est positionné. Il y a également les projets avec l’Algérienne des eaux (ADE) et les futures stations d’eau potable mais aussi ceux avec l’Office national d’assainissement (ONA), à travers la réalisation de la station des eaux usées de la wilaya de Tébessa. Donc, on ne s’intéresse pas qu’aux grandes agglomérations. On est en train de construire les stations de dessalement et de déminéralisation mais aussi la station de traitement des eaux usées pour la future ville nouvelle de Hassi Messaoud. C’est pour vous dire qu’on a beaucoup de chantiers en cours et beaucoup de projets à venir sur lesquels on aimerait se positionner.

Avec tous ces projets, n’êtes pas vous tentés de créer une filiale ici en Algérie?
C’est une question pour laquelle je n’ai pas de réponse. Aujourd’hui ce n’est pas le choix qu’on a fait. Actuellement on n’a pas de filiale proprement dite sur le marché algérien mais tout est possible.

Qu’est ce que Suez propose comme innovations en matière de digitalisation pour gérer les process, les procédés, etc ?
Je ne vais pas vous répondre là-dessus car il faut regarder au cas par cas.
Mais je peux vous dire que tous les objets que nous avons réalisés en Algérie ont tous fait l’objet d’innovation de notre part, notamment à travers notre partenariat avec la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (SEAAL).
Les innovations ne sont pas forcément matérielles mais aussi dans les méthodes de gestions de service de l’eau et de l’assainissement. Il faut savoir que Suez est emploie 90 000 personnes dans le monde. C’est un groupe qui innove chaque jour et le service qu’on propose ce n’est rien d’autre que transmettre cette innovation et ce savoir-faire auprès des gens avec qui on travaille.

Vous êtes partenaires de l’Algérie à travers Seaal. Quel bilan faites-vous de ce partenariat ? Qu’en es-t-il des résultats obtenus?
Je pense qu’il fait inverser la question, c’est-à-dire qu’est ce que retient l’Algérie de ce partenariat. Nous on est très heureux et on veut étendre notre périmètre et mettre plus de savoir-faire.
Ce contrat est un véritable succès parce que c’est un contrat gagnant-gagnant.

Avez-vous noué des contrats commerciaux lors de votre participation au salon Pollutec ?
Pas forcément des partenariats mais des contacts, oui. Ce genre de manifestations sont extrêmement intéressantes parce qu’ils permettent de regrouper tous les acteurs du domaine dans un même endroit sur une période relativement courte. C’est un espace important dans lequel se retrouvent tous les acteurs et partenaires travaillant dans le même secteur.
A. N. T.

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