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Mohand Outabet ABDI, DG de Amana Assurances : « Amana s’inscrit dans toutes les recommandations du GAIF »

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Il livre sa lecture des recommandations issues de la 33e conférence du GAIF, tenue début juin, à Oran, et auxquelles sa compagnie d’assurance de personnes, Amana Assurances, adhère. Il donne son avis sur les principaux défis auxquels font face les compagnies d’assurance et propose des axes de développement de nature à permettre aux assureurs de mettre à profit les marges de progression dont dispose le marché, Mohand Outabet ABDI, DG de Amana Assurances, revient dans cette interview accordée au magazine Indjazat sur les grandes thématiques abordées lors de la 33e conférence du GAIF à Oran.

Entretien réalisé par Lynda Mellak

L’Algérie vient d’abriter la 33ème conférence de la GAIF qui était de l’avis des organisateurs un plein succès, quel est votre avis à vous ?
Effectivement, la 33ème conférence du GAIF qui s’est déroulée à Oran a été une bouffée d’oxygène pour le secteur des assurances en Algérie et dans le monde arabe. Après deux années de pandémie, cette rencontre a permis aux assureurs de reprendre les contacts, même si, bien évidemment, les contacts professionnels n’ont jamais cessé. Le contact physique est important à plus d’un titre dans notre secteur d’activité. Cette 33ème conférence du GAIF devait se tenir en 2020, mais elle a été reportée à deux reprises pour cause de pandémie. La préparation de cette conférence n’a donc pas été facile en raison des doutes qui planaient encore en début 2022 sur sa tenue. Heureusement que les organisateurs et l’ensemble des assureurs ont mis le paquet, ce qui nous fait dire aujourd’hui notre fierté quant à la réussite de cet évènement qui s’est déroulé sans le moindre incident quelconque. J’adhère sans la moindre retenue à ceux qui disent que la conférence a été, effectivement, un plein succès. J’espère que nous aurons à organiser d’autres évènements de la même ampleur dans le futur.

Qu’en est-il de la participation ? Elle serait record selon les organisateurs…
En effet, nous avons eu à constater une participation étrangère record, puisque d’importantes compagnies d’assurances, de réassurance et de courtage d’une renommée mondiale ont été représentées au plus haut niveau, ce qui nous a permis de renouer avec les réassureurs et d’échanger avec eux. Nous avons également pu découvrir les nouveautés des compagnies et du marché. Nous avons été d’ailleurs surpris de l’évolution de l’assurance dans certains marchés.

Plusieurs recommandations ont été émises par les conférenciers et les participants, voire les membres du staff de la GAIF, dont l’accélération de la numérisation du secteur des assurances, la mutualisation des efforts et des moyens face aux risques nouveaux, l’amélioration de l’accès aux produits d’assurance…etc. Quelle lecture pouvez-vous faire de ces recommandations?

Nous y adhérons, bien évidemment. Notamment pour ce qui est de la numérisation du secteur des assurances qui est notre cheval de bataille au niveau d’Amana. Notre compagnie a beaucoup investi dans la numérisation et dans la digitalisation de notre activité, aussi bien en interne, à savoir les processus d’automatisation, qu’à l’extérieur en ayant mis en place un site, voire une boutique en ligne destinée à la vente des produits et des prestations. On ne fait pas que dans la commercialisation des produits, mais aussi dans la prestation de service. Nos assurés déclarent, aujourd’hui, aisément leurs sinistres sur une plateforme numérique réservée à cet effet. Quant aux autres recommandations, celle se rapportant surtout à la mutualisation des efforts face aux risques nouveaux, il faut que vous sachiez que la pandémie a été, certes, d’un impact important sur le secteur des assurances, mais aussi une opportunité qui nous a permis de tirer d’importants enseignements. Nous avions d’ailleurs eu à travailler avec l’ensemble des acteurs de notre marché afin d’envisager des couvertures communes et de prendre des positions face à certains risques nouveaux pour lesquels nous devons réunir et mutualiser nos forces plutôt que de s’engager dans une guerre tarifaire. Le client est au cœur de notre stratégie et l’objectif de chaque compagnie est de réduire le parcours à ses clients, de la souscription à l’indemnisation. La tendance nouvelle sur notre segment est de proposer des prestations d’assistance avec une prise en charge en nature. Nous, assureurs de personnes, intervenons beaucoup dans ce domaine de l’assistance, tant sur le plan médical qu’en matière de rapatriement des corps, où les clients sont pris en charge directement à la source. Pour ainsi dire, Amana s’inscrit dans toutes les recommandations du GAIF issues de sa 33ème conférence d’Oran.

Certains panélistes ont estimé que les marges de progression du secteur des assurances dans la région MENA restent importantes, notamment pour ce qui est des assurances de personnes. Quels sont les axes de nature à donner aux assureurs plus de marges de progression?

La séparation des assurances de personnes des assurances dommages en Algérie avait pour objectif de permettre à la branche AP de se développer. Cette branche nécessite des moyens et un accompagnement particuliers tant au plan communication qu’au plan marketing et vulgarisation des produits. Dans l’occident notamment, les produits épargne et d’assurance vie représentent le gros des engagements des compagnies spécialisées dans les assurances de personnes. En Algérie, Nous pouvons dire que nous sommes les derniers sur les segments assurance vie et épargne. Il s’agit donc d’un important axe de développement sur lequel nous pouvons évoluer davantage en proposant des produits adéquats. Nous avons d’ailleurs lancé à notre niveau, dès 2021, un produit retraite mais qui peut répondre aussi à d’autres besoins en dehors de la retraite. Pour ce qui est de la retraite complémentaire, il y a un besoin important sur le marché et cet axe de développement va nécessairement donner un nouvel élan pour le marché des assurances de personnes, mais aussi pour l’économie d’une manière générale, tant il est vrai que l’épargne constitue des fonds mobilisés sur le long terme au niveau des banques et du trésor qui peuvent servir de liquidités au financement de l’économie et des investissements. Le second axe de développement est lié à la couverture santé généralisée. En plus de la couverture santé proposée par les organismes publics spécialisés en la matière, nous, assureurs, proposons également des couvertures santé qui peuvent compléter les prestations du secteur public. Cet axe peine à se développer, ce qui fait que nous devons redoubler d’efforts au plans communication et vulgarisation de nos produits.

Quels sont les axes de réforme que vous avez adoptés à votre niveau au sein de Amana afin de répondre aux défis de la conjoncture ?
Nous faisons face, effectivement, à une double crise, à savoir les répercussions du choc pandémique et le contexte économique national qui se traduit par une augmentation généralisée des prix. En période de baisse du pouvoir d’achat, le produit de l’assurance a du mal à se positionner. Les compagnies d’assurance doivent tenir compte de tous ces éléments et proposer des alternatives afin de réduire au maximum le coût de l’assurance.
A ce propos, nous proposons des solutions digitalisées pour la souscription et l’indemnisation, des prises en charge directes au niveau des structures hospitalières. Amana s’est adaptée à la conjoncture en ayant opté pour le télétravail, en réduisant les coûts et en maintenant ses effectifs mobilisés afin de répondre aux attentes de nos assurés. Nous nous sommes également réorganisés en interne afin de prendre convenablement les doléances et les demandes de nos assurés de manière concrète et rapide. C’est pourquoi nous avons lancé, en 2021, au plus fort de la pandémie, le centre relation client (CRC) qui propose de répondre aux différents questionnements de nos clients mais aussi à faire de la vente de nos produits par téléphone et à livrer des contrats d’assurance à domicile. Nous sommes surpris par les résultats obtenus à travers ces outils ainsi que par la façon dont l’Algérien a accueilli ces nouvelles prestations.
L. M.

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