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Sid Ali Khaldi, ministre de la Jeunesse et des Sports : “Nous avons lancé d’importants chantiers pour redorer le blason à notre secteur”

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Pour la première fois de son histoire, le Ministère de la Jeunesse et des Sports dispose d’une vision claire ainsi que d’un cadre de gouvernance dûment formalisé pour chacune des grandes questions relevant du Secteur. Un Plan National Jeunesse 2020-2024, en tant que première politique publique unifiée dédiée à la jeunesse en Algérie, un Plan de Relance des Sports Scolaires et Universitaires ayant d’ores et déjà réintroduit  le sport à l’école et devant valoriser le formidable gisement que constituent les milieux scolaires pour le renouvellement de l’élite sportive nationale, un Plan complet de prise en charge des athlètes d’élite et de haut niveau couvrant aussi bien les aspects liés à la préparation sportives que ceux relatifs à la situation socioprofessionnelle des athlètes assurant, notamment, leur  reconversion post-carriere, un programme quadriennal de détection, de formation et d’accompagnement des jeunes talents sportifs destiné à garantir la préparation de la relève sportive en perspective des échéances sportives à moyen terme telles que  les Jeux Olympiques de 2024 et de 2028 et enfin une feuille de route pour la moralisation de la vie sportive considérée comme une exigence préalable impérieuse au développement du sport.
Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder au magazine Indjazat, Sid Ali Khaldi, ministre de la Jeunesse et des Sports livre de plus amples détails sur cette vision. Suivez-le

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Vous vous êtes engagé à faire participer la jeunesse algérienne à l’édification nationale. Comment votre département ministériel a-t-il procédé pour la réalisation d’un tel objectif ?
En effet, la participation des jeunes au processus de développement national, leur implication dans la gestion des affaires publiques ainsi que leur engagement dans la vie publique du pays constituent l’un de nos principaux objectifs et figurent, de ce fait, en bonne place au sein du Plan National Jeunesse 2020-2024.
Dans ce contexte, et partant du fait que la question de la participation des jeunes soit, en quelque sorte, une équation à deux variables, car bien qu’il faille que l’Etat facilite cette participation, il est tout aussi nécessaire que les jeunes eux-mêmes aient la volonté de s’engager, nous œuvrons dans deux principales directions.
D’un côté, nous travaillons sur la levée de l’ensemble des obstacles institutionnels, législatifs et règlementaires qui freinent la participation des jeunes, en abaissant par exemple l’âge minimum requis pour se porter candidat aux assemblées élues ou pour créer une association.
D’un autre côté, c’est-à-dire celui de la jeunesse et de sa volonté de participer, nous œuvrons, d’une part, à la restauration de la confiance des jeunes à l’égard des institutions publiques et des symboles de l’Etat et d’autre part, à accompagner et renforcer les capacités des jeunes et du mouvement associatif jeunesse en matière de démocratie participative, d’engagement citoyen, de travail associatif et de volontariat.
Pour ce faire, un ensemble de dispositifs et de projets ont été lancés, parmi lesquels le Centre Algérien de Développement de la Jeunesse, mis sur pied en partenariat avec le mouvement associatif jeunesse et chargé de renforcer les capacités des associations de jeunesse, le dispositif national de volontariat des jeunes ainsi qu’un programme national de formation des cadres de la jeunesse et des associations de jeunesse mis en œuvre en partenariat avec l’UNESCO.

Vous semblez avoir ciblé les principaux problèmes liés à la jeunesse algérienne, mais avez-vous trouvé des solutions concrètes ?
Les besoins, les préoccupations et les aspirations des jeunes sont nombreux, variés et parfois complexes. Je cite pour les plus importants, les plus cités dans les sondages de jeunes, le problème de la qualité de l’éducation et de la formation, son adéquation avec l’emploi, le problème de l’insertion des jeunes diplômés universitaires primo-demandeurs sur le marché du travail, la désaffection des jeunes à l’égard des affaires publiques et politiques, le manque d’accès aux service de la culture, des sports et des loisirs, et tant d’autres encore.
Il est clair que ces problématiques posent des défis complexes et enchevêtrés et nécessitent par conséquent des interventions multiples et synergétiques de la part des pouvoirs publics et de la société civile.
C’est pourquoi, je reste fondamentalement persuadé que l’exigence préalable, la condition sine qua non, à une quelconque recherche de solution et à toute velléité de résolution passe d’abord et avant tout par la conception et la mise en place d’un cadre de gouvernance unifié, réunissant l’ensemble des intervenants en charge de la jeunesse et mettant en cohérence tous les dispositifs et mesures publics qui leurs sont destinés, afin de pouvoir disposer d’une vision d’ensemble et d’une perspective transversale de tout le spectre constitué par la problématique jeunesse en Algérie.
Et c’est là justement où résident le sens et la finalité du Plan National Jeunesse 2020-2024 en tant que 1ère politique publique unifiée dédiée à la jeunesse en Algérie.

Et comment comptez-vous vous y prendre ?
Le Plan National Jeunesse 2020-2024 (PNJ) a été dument élaboré, conformément aux engagements de Monsieur le Président de la République, suivant une démarche, à la fois, intersectorielle et concertée.
Au titre de l’intesrectorilaité, il a d’abord été procédé au recensement et à la synthèse de l’ensemble des dispositifs publics dédiés à la jeunesse. Puis un Comité Intersectoriel, représentant 22 départements ministériels, le CNESE et l’ONS, ont effectué un travail de coordination de plusieurs mois pour mettre en cohérence l’ensemble de ces dispositifs dans un recueil unique et ainsi jeter des passerelles entre les Secteurs en la matière.
Au titre de la concertation, et pour joindre l’acte à la parole d’inclusivité prêchée par le PNJ, nous avons adopté une démarche partenariale globale comprenant plusieurs mécanismes complémentaires de participation tant des jeunes que de la société civile et ce, à chacune des étapes d’élaboration du Plan.

Et où en est aujourd’hui avec le Plan National Jeunesse 2020-2024 ?
Comme cité ci-avant, le PNJ a été formalisé et validé par le Comité Intersectoriel chargé de son élaboration. Il a par la suite été adopté en Réunion du Gouvernement. Aujourd’hui, le PNJ se trouve au stade de la préparation à la réalisation. Il fera dans les prochains jours l’objet d’une présentation officielle au grand public et sera largement diffusé.
La prochaine étape sera la mutation du Comité Intersectoriel d’élaboration en Comité de suivi et d’évaluation et la consécration du principe ayant présidé à l’élaboration du PNJ, autrement dit la nécessité de disposer en permanence d’une politique unifiée dédiée à la jeunesse, dans la loi relative à la jeunesse prévue dans la nouvelle Constitution.

En plus des autres Départements Ministériels, les jeunes algériens ont-ils participé à l’élaboration du Plan National Jeunesse ?
Absolument, non seulement les jeunes mais aussi le mouvement associatif jeunesse à travers plusieurs mécanismes de concertation dont je cite, de manière non exhaustive, le Forum Numérique de la Jeunesse Algérienne ayant rassemblé plusieurs centaines de jeunes, de tout le pays et la communauté nationale à l’étranger, autour des problématiques phares de la jeunesse.
J’ai tenu à prendre part personnellement aux sessions du Forum afin de prendre connaissance directement des besoins et des aspirations de nos jeunes et surtout de connaitre leurs visions sur les questions qui les préoccupent le plus, à l’instar de l’éducation, la formation et le renforcement des capacités, l’emploi et l’entrepreneuriat, la participation à la vie publique ou encore la culture, le sport et les loisirs.
Il y eu également une série de rencontres avec des collectifs d’associations de jeunesse à travers plusieurs régions du pays, dont les réseaux Sharek et Chab Mouatine réunissant plusieurs centaines d’associations, et ayant été sanctionnées par la remise officielle de plaidoyers et de contributions pour l’enrichissement du PNJ.
En outre, plus de cinq milles associations ont répondu à un sondage lancé en ligne pour la contribution au PNJ et des focus groups de jeunes ont été organisés dans chacune des wilayas du pays.
Enfin, le Ministère a appuyé la mise sur pied et le déploiement des annexes régionales du Centre de Développement de la Jeunesse, en tant que centre partenarial d’appui aux capacités du mouvement associatif porté par les associations de jeunesse elles-mêmes. Et c’est un motif de satisfaction que de constater que la contribution du Centre de Développement de la Jeunesse à l’élaboration du PNJ a été substantielle.

On croit savoir que vous avez aussi insisté sur les programmes de formation des jeunes ?
Tout à fait, la formation des jeunes mais aussi celle de l’ensemble des acteurs de la jeunesse, y compris les cadres et les éducateurs de la jeunesse et les associations de jeunesse.
En ce qui concerne la formation des jeunes, elle constitue le premier axe du PNJ et concerne à la fois ce qu’on appelle la formation formelle, qui se fait dans les systèmes d’éducation classique, éducation nationale, formation professionnelle et enseignement professionnel, mais aussi et surtout ce qui est nommé par les spécialistes la formation non formelle, qui est plus le fait de la société civile et s’effectue le plus souvent dans des tiers-lieux comme les établissements de jeunesse.
Le PNJ accorde une attention particulière à ce type de formation qui traite de choses à priori simples mais qui sont en réalité indispensables à nos jeunes, comme la rédaction d’une lettre de motivation, la préparation d’un entretien d’embauche ou la présentation d’un projet, et qui constituent l’une des faiblesses de nos systèmes d’éducation formation.
Pour ce qui est de la formation des associations et des éducateurs de jeunesse, que le Plan intègre pleinement, des projets ont d’ores et déjà été mis en œuvre à travers, notamment, un programme de formation de plus de mille jeunes associatifs, dans le cadre du Centre de Développement de la Jeunesse, ainsi qu’un programme de formation des éducateurs de jeunesse mené conjointement avec l’UNESCO.

Qu’en est-il des autres actions du Plan National Jeunesse ? Le PNJ s’appuie sur cinq domaines prioritaires, c’est bien cela ?
Effectivement, le PNJ porte sur cinq domaines jugés prioritaires pour la période d’implémentation 2021-2024. Il s’agit de l’Éducation, de la Formation et du Renforcement des capacités des jeunes, de l’Emploi des jeunes, de l’Entreprenariat et de l’Innovation, de la Citoyenneté et de la Participation des jeunes à la vie publique et politiques, de l’accès des jeunes aux Loisirs, à la Culture, au Sport et la Santé, et enfin, de l’Information et de la Communication des jeunes ainsi que de la Recherche en matière de jeunesse.
Ces domaines ont été déterminés à la faveur des coordinations intersectorielles et des concertations avec le mouvement associatif jeunesse mais ils découlent également des sondages d’opinion effectués sur la jeunesse où ils apparaissent comme étant les principales préoccupations des jeunes algériens actuellement.
Dans l’ensemble de ces domaines, il a été retenu un ensemble de 78 actions sectorielles et intersectorielles, tendant à combler les gaps, c’est-à-dire les lacunes constatées dans les dispositifs actuels, à tracer de nouveaux objectifs en matière de promotion des jeunes et à créer de nouveaux liens entre les Secteurs pour une prise en charge cohérente de la jeunesse.
Ce sont des actions pratiques et mesurables comme, à titre d’illustration, l’intégration de modules relatifs la formation non formelle et au projet professionnel de l’étudiant dans la formation professionnelle et à l’université pour ce qui est du domaine relatif à l’Education-Formation. Dans le domaine de l’emploi et de l’entreprenariat, il s’agit par exemple d’encadrer et de valoriser le stage pratique dans l’expérience professionnelle des jeunes, d’organiser et suivre la transition des élèves, stagiaires et étudiants vers le marché du travail ou encore d’impliquer les entreprises économiques dans le parrainage des jeunes entrepreneurs.
Pour ce qui est de l’accès des jeunes à la Culture, Sports et Loisirs, il est notamment question de réintroduire les activités culturelles, artistiques et de loisirs scientifiques dans les établissements scolaires et de jeunesse, de confier la gestion des maisons de jeunes aux associations de jeunesse, de doter les maisons de jeunes de co-working spaces ou bien encore de relancer les sports scolaires et universitaires.

Votre Secteur dispose d’un important réseau d’établissements de jeunesse, déployé sur l’ensemble du territoire national, mais qui rencontre cependant certaines difficultés qui se manifestent par le manque d’attraction des Jeunes. Que fait votre département Ministériel pour pallier ces difficultés et renouer avec la jeunesse ?
Il est vrai que nous disposons d’un réseau assez étoffé d’un peu moins de 3000 établissements de jeunesse relevant de 7 catégories différentes, dont les Maisons de Jeunes, les Auberges de Jeunesse, les Centres Sportifs de Proximité et les Centres de Loisirs Scientifiques, pour les plus connus d’entre elles.
Il est cependant regrettable de constater que ces établissements, particulièrement les Maisons de Jeunes qui constituent la pierre angulaire de l’action du Secteur en direction de la jeunesse, soient aujourd’hui quasiment désertés par les jeunes, pour plusieurs raisons dont, principalement, leur gestion bureaucratique, leurs horaires d’ouvertures calés sur les horaires administratifs et l’obsolescence des activités qu’elles proposent.
Aussi, et afin de faire revivre ces établissements et les remettre au diapason des pratiques et des aspirations de nos jeunes d’aujourd’hui, nous avons conçu et lancé la mise en œuvre d’un vaste programme de réforme qui se présente sous forme de trépied :
En premier lieu, nous développons le concept de la gestion partenariale des maisons de jeunes, en partenariat avec le mouvement associatif jeunesse, en tant que mesure urgente destinée d’une part, à rénover rapidement les modes de gestion de ces établissements
et moderniser leurs activités et contenus et d’autre part, à promouvoir et soutenir les associations de jeunesse par l’octroi d’espaces adaptés.
En second lieu, et comme mesures d’accompagnement à la politique de gestion partenariale des maisons de jeunes, nous agissons sur le financement des projets associatifs conçus pour être mis en œuvre au sein des établissements de jeunesse ainsi que sur le renforcement des capacités des associations de jeunesse à travers, notamment, des programmes conjoints avec le Centre de Développement de la Jeunesse.
En troisième lieu, nous avons engagé une réforme de fond comprenant, entre autres, la révision du cadre règlementaire relatif aux établissements de jeunesse, la mise à jour de la carte d’activités et la formation des cadres et des éducateurs de la jeunesse, notamment, en partenariat avec l’UNESCO.

Le développement du sport figure parmi les priorités du Plan d’Action du Gouvernement. Quelle est votre approche en la matière ?
Vous savez, le sport c’est de la technique, du loisir et du talent… mais c’est avant tout un service public dont les résultats dépendent principalement de la pertinence et de l’efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour le développer.
Ainsi, l’envergure et la qualité de l’élite sportive d’un pays dans telle ou telle autre discipline sportive sont déterminées, d’abord, par le degré de massification de la discipline, c’est-à-dire du niveau de développement de sa pratique dès le plus jeune âge, ensuite, par la qualité du système de détection, de formation et d’accompagnement des jeunes talents sportifs et enfin, par les dispositifs de prise en charge des athlètes d’élite confirmés.
Aussi, le développement du sport dans notre pays requiert-t-il une politique publique qui prenne en charge efficacement les trois éléments de cette pyramide, dont la base est formée par le sport de masse, les côtés par les jeunes talents et le sommet par les sportifs d’élite et de haut niveau.
Telle est, sommairement, notre approche en matière de développement du sport.
C’est dans cet ordre que nous avons engagé un plan de relance des sports scolaires et universitaires, un programme quadriennal d’accompagnement des jeunes talents sportifs et un plan de prise en charge des athlètes d’élite.

Nous constatons depuis le début de l’année la reprise des activités sportives scolaires dans l’ensemble des wilayas du pays. Comment votre Département Ministériel a-t-il procédé pour réintégrer rapidement le sport dans les écoles ?

A travers des mesures dites urgentes et immédiates, destinées à réintégrer rapidement le sport à l’école en recourant aux moyens existants et sans attendre les résultats d’une réforme de long terme. Plus concrètement, nous nous sommes appuyés sur deux mesures phares :
En premier lieu, l’opération pilote 500 écoles, consiste à faire bénéficier les élèves de 10 écoles primaires par wilaya, situées à proximité des installations sportives du Secteur, d’une heure et demi d’EPS par semaine, dispensée par les cadres du Ministère de la Jeunesse et des Sports, au moyen de kits pédagogiques fournis également par le Ministère à cet effet.
Entourée d’une batterie de mesures d’accompagnement logistiques, organisationnelles et règlementaires, dont une Circulaire Interministérielle précisant ses modalités d’application, cette opération a connu une montée en cadence très rapide et rencontré un grand engouement chez l’administration, les parents d’élèves et surtout chez nos jeunes écoliers qui se réjouissent de pratiquer du sport partout à travers le pays.
En second lieu, nous avons relancé les festivals sportifs primaires et les jeux sportifs nationaux scolaires et universitaires, en cours actuellement et dont les phases finales auront lieu le 05 juillet 2021, à l’occasion de la double fête de l’Independence et de la Jeunesse…
Parallèlement à cela, un train de mesures dites de moyen terme a été engagé, à l’effet de réformer le système des sports scolaires et universitaires dans son ensemble.

Justement, vers quoi tendent ces mesures de moyen terme ?
Les mesures de réforme portent sur les paramètres fondamentaux du système des sports scolaires et universitaires dont, essentiellement, le volume horaire consacré à l’EPS dans les établissements scolaires, l’encadrement de l’EPS, les budgets consacrés au sport scolaire et universitaire et l’organisation des structures, fédérations, ligues et associations, des sports scolaires et universitaires.

Les athlètes d’élite qui avaient l’habitude d’exprimer beaucoup de revendications pour leur prise en charge semblent depuis quelques temps satisfaits du dispositif mis en place par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Peut-on savoir ce qui a été fait en la matière ?
En effet, nous avons appliqué avec succès un dispositif complet qui prend en charge, pour la première fois, l’ensemble des aspects qui jalonnent la vie des athlètes d’élite, leur assurant à la fois des conditions optimales de préparation aux échéances sportives et des opportunités réelles de conversion post carrière.
Ainsi, en ce qui concerne la préparation aux compétitions, le Plan de prise en charge couvre aussi bien le financement des programmes de préparation, les bourses et les stages à l’étranger, la rémunération, l’encadrement technique et les équipements sportifs que la couverture médicale de pas moins de 325 athlètes, dont 127 féminins et 198 masculins, qualifiés et qualifiables aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021 et aux Jeux Méditerranéens 2022.
Nous avons également mis à la disposition de ces athlètes des salles spécialisées, conformes aux standards internationaux, dans les Centres de Regroupement des Sélections Nationales de Souidania et de Fouka dont les installations ont été réhabilitées, modernisées et mutualisées spécifiquement à cet effet.
S’agissant de la situation socio-professionnelle des athlètes, la signature le 24 mars dernier de l’arrêté interministériel fixant les conditions et modalités d’accès, de promotion et d’intégration des sportifs d’élite dans certains corps de l’administration publique résout définitivement le problème de la conversion post-carrière des athlètes, en leur assurant des postes budgétaires dans l’administration publique, ce qui leur permet de se consacrer entièrement à la performance sportive.
Par ailleurs, en dépit d’un contexte sanitaire difficile, nous avons autorisé dès le 9 juillet 2020 la reprise des entraînements des athlètes qualifiés et qualifiables aux JO de Tokyo, sur la base d’un protocole sanitaire spécifique à chaque discipline élaboré par le Centre National de la Médecine du Sport, relevant de notre Secteur, afin de mettre toutes les chances du coté de nos athlètes pour cette échéance sportive majeure.

Vous avez hérité du Secteur à un moment pour le moins difficile, dans un contexte général de crise sanitaire mais aussi et surtout lors d’une année électorale de fin de mandat olympique. Comment avez-vous pu mener le processus de renouvellement à son terme dans le respect de la règlementation mais aussi de votre engagement en faveur de la moralisation du sport ?
D’abord, je reste convaincu que la moralisation de la vie sportive, qui découle naturellement de l’engagement de Monsieur le Président de la République et du Gouvernement en faveur de la moralisation de la vie publique, est la condition sine qua non pour le développement du Sport dans notre pays.
C’est sur la base de ce postulat que nous avons engagé une démarche de moralisation globale touchant les aspects liés à la prévention de la corruption, au contrôle et à la reddition des comptes en matière de financement, à l’intégrité des processus électoraux, au cumul des fonctions et aux conflits d’intérêts, à la lutte contre la manipulation des compétitions et la violence dans les stades. Et c’est à ce titre aussi que nous avons signé une Convention-Cadre avec l’Organe National de Prévention et de Lutte contre la Corruption, portant sur l’élaboration d’une Cartographie des Risques de corruption dans le domaine sportif et que nous avons élaboré une Circulaire ministérielle qui fonde le financement des fédérations sportives nationales sur les critères de la performance, de la bonne gouvernance et de la reddition des comptes.
Dans ce contexte, et en dépit de certaines velléités de perturbation, nous avons maintenu l’application du dispositif institutionnel et règlementaire auquel a été soumis le renouvellement des instances sportives jusqu’au bout.
Ce dispositif est notamment composé d’une circulaire ministérielle, destinée à garantir la stabilité et la sérénité du mouvement sportif durant la période électorale, de deux notes méthodologique, rappelant et précisant les dispositions légales et réglementaires applicables ainsi que d’une Commission Nationale et de Commissions Locales de suivi des opérations électorales. Aussi, je me réjouis que ce processus, mené à son terme dans de bonnes conditions de sérénité, d’intégrité et de régularité, ait aujourd’hui permis l’émergence de tant de nouvelles figures à la tête de nos structures sportives, particulièrement dans les Fédérations Nationales.
Malgré ces conditions parfois difficiles, les résultats sportifs semblent aujourd’hui au rendez-vous. Cela ne devrait-il pas constituer un motif supplémentaire de satisfaction ?
C’est en effet le comble de la satisfaction que de voir surgir au bout d’une année si difficile d’aussi bons résultats sportifs, d’autant plus que certains ont été atteints pour la première fois de l’histoire de notre pays. Ainsi, du mois de janvier 2020 au mois d’avril 2021, le nombre de nos athlètes qualifiés aux Jeux Olympiques de Tokyo est passé de 14 à 36 athlètes, avec 22 nouveaux athlètes qualifiés, de surcroit dans des disciplines jamais qualifiées jusque-là, à l’instar de la boxe féminine, du tir sportif dames, de la voile ou du Canoé kayak dames. De même que notre pays a engrangé durant cette période pas moins de 149 médailles dans différentes compétitions majeures, dont 47 médailles en Or, 55 médailles en Argent et 47 médailles en Bronze. Tous ces résultats ne peuvent que constituer un motif de satisfaction.
H. N. A.

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