Accueil DOSSIER E-paiement : Le modernisme à l’épreuve de l’esprit du bas de laine !

E-paiement : Le modernisme à l’épreuve de l’esprit du bas de laine !

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Lancé officiellement, il y a de cela quatre années, le paiement électronique (e-paiement) en Algérie s’est frayé un chemin, lentement mais sûrement, à travers une multitude de contraintes relevant des conditions matérielles, techniques, réglementaires, mais aussi du modèle de consommation des citoyens et de leur mentalité. Devenu aujourd’hui une réalité visible à travers un certain nombre de transactions commerciales, ce mode de paiement, doté des technologies et des équipements les plus récents, n’a besoin que d’être généralisé à tous les secteurs économiques et à être adopté par l’ensemble des citoyens. Certes, le gouvernement affiche une volonté claire à promouvoir l’utilisation de tous les moyens de paiement électronique, comme le TPE, le paiement en ligne (webmarchand) et le QR Code, afin de booster l’économie nationale, simplifier la vie des gens et faciliter les échanges économiques. Il n’en demeure pas moins qu’un grand travail de sensibilisation et de communication doit se faire pour surmonter les réticences des usagers à adopter ce mode de paiement constatées depuis son lancement et dont les avantages sont pourtant bien évidents. De l’avis des spécialistes, la généralisation du paiement électronique en Algérie bute essentiellement sur un problème à la fois de manque de confiance de la part des consommateurs, de forte implantation de la culture de cash et d’absence de communication et de publicité concernant les instruments monétiques. La loi promulguée par les pouvoirs publics exigeant des commerçants de se doter de Terminaux de paiement électronique (TPE) avant fin décembre 2020 a été finalement reconduite pour proroger d’une année cette datte limite. C’est dire que les mesures « coercitives », dans un cas pareil, ne peuvent pas remplacer le travail d’explication visant à rassurer les utilisateurs et à les faire adhérer volontairement aux pratiques commerciales modernes générant une meilleure qualité de service, une gestion des liquidités efficiente, rapide et fiable. Aujourd’hui, le meilleur exemple à mettre en exergue, en guise d’explication et de promotion des moyens de paiement électroniques, est celui des transactions commerciales effectuées durant cette conjoncture de pandémie, confinement oblige, où beaucoup de commerçants ont compris qu’avec les restrictions sur la mobilité des clients, le seul moyen pour écouler leurs marchandises était d’ouvrir la possibilité de payer à distance par carte. En effet, le nombre total de transactions de paiement électronique durant cette période ont enregistré un bond en avant atteignant plus de 2,5 millions de transactions effectuées par des utilisateurs de différents secteurs, soit une augmentation de plus de six fois par rapport à l’année 2019. Le montant total des sommes d’argent résultant de ces opérations s’est élevé à près de 3 milliards de dinars, alors que de 2016 à 2019, ce montant n’a été que de 1,1 milliard de dinars. C’est dire que la situation de crise sanitaire actuelle devrait être l’opportunité d’aller plus loin dans l’utilisation de la finance numérique. Payer ses factures, faire ses courses via son mobile, recevoir son salaire peuvent constituer à la fois de véritables armes de lutte contre la progression de la Covid-19, mais aussi une opportunité de généraliser et de marquer des points de progression supplémentaire en matière de paiement électronique. La crise peut être l’occasion d’accélérer les évolutions déjà en cours dans des domaines tels que l’interopérabilité et l’adoption de la monnaie électronique, et dans les services financiers numériques en général.
L. M.

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