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RENCONTRE DU PRESIDENT TEBBOUNE AVEC LES MEDIAS NATIONAUX : Une main de fer dans un gant de velours

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La traditionnelle rencontre du président de la République avec les médias, vendredi 26 novembre2021, s’est distinguée par maintes symboliques. Elle intervenait, au sortir de la célébration du déclenchement de la lutte de la révolution et à la veille du renouvellement du dernier rempart des institutions de l’Etat et, pour Abdelmadjid Tebboune, l’accomplissement de deux années à la magistrature suprême du pays, le curseur pointé déjà sur les réformes structurelles, dans l’optique de la réédification de l’Etat. Cela, encore, dans un environnement géo- politique et géo- stratégiques des plus cruciaux.
Cette rencontre, qui emprunte plus à la discussion à bâtons rompus qu’au discours démagogique, a permis au Président d’axer idéalement sur les saillies de son programme électoral de 2019 renfermant ses 54 engagements et dont il soulignera l’application «pas à pas».

Par Azzouz Koufi

ur ce point précis, et à titre de garde-fous au suivi de ses engagements, il mettra en avant la création d’une inspection générale rattachée à la Présidence ayant pour rôle leur suivi et «le contrôle de l’activité des responsables en matière de mise en œuvre des décisions», a-t-il tenu à préciser, expliquant que les différents remaniements ministériels et dans les corps des walis obéissaient à cet impératif pour manquement à leurs obligations.
Focalisant, par la suite, sur la politique intérieure, le Président de la République a assuré que 2022 allait être l’année des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat.
Dans ce contexte, il formulera le vœu de voir une participation honorable aux élections locales du 27 novembre, traçant au marqueur le souci de l’Etat à amorcer le changement souhaité en dressant «des critères de probité à rechercher dans les candidats, loin de l’argent sale, pour avoir des candidats jeunes porteurs de nouvelles idées», a-t-il indiqué.
«Nous avons grandi dans le patriotisme, nous vivons avec et nous n’ambitionnons ni argent ni pouvoir, mais le bonheur du citoyen», dira- t- il pour défendre sa démarche globale visant à mener à bien les différentes réformes et qui «émane d’une parfaite connaissance des dessous de l’Etat», a-t- il soutenu dans cette veine. Il enchaînera, affirmant que la phase post- électorale allait connaitre des réformes tous azimuts concernant la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat et tout ce qui a trait au volet socio- économique au niveau local, en aval de la reconstruction de celles de l’Etat, «afin de mettre en place un Etat moderne», fera- t- il savoir.
Dans ce sillage, il annoncera l’ouverture, début 2022, des ateliers pour la révision des codes communal et de wilaya pour conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter, ainsi, d’outils leur permettant d’honorer leurs engagements vis à vis de leurs électeurs.
Le chef de l’Etat s’étalera sur ce chapitre, assénant tout de go qu’il était temps que l’Etat «renonce à certaines prérogatives centrales en les attribuant aux élus locaux», a-t-il affirmé, mettant en exergue que cette démarche devrait permettre d’opérer un changement radical dans la gestion de la commune, «principale cellule de la nouvelle République», estime le Président. A ce niveau, Il n’a pas manqué de juger «inconcevable» le fait de disposer d’un code communal unique régissant des communes aux ressources financières, mettant en évidence que sur les 1541 communes du pays, 900 étaient des communes pauvres dépendantes des aides de l’Etat, a-t-il déploré
Par ailleurs, la plupart des projets réalisés au niveau local étant financés par le Trésor, il notera que cela requerrait également, une révision du système fiscal, concluant que «les agissements du passé ont lourdement pesé sur les communes pauvres et qu’il incombait, à présent à «l’Etat de veiller à atténuer la charge sur ces collectivités».
A un autre plan, le Président Tebboune place la réforme de la politique d’aide sociale parmi les grandes réformes à concrétiser en 2022, soulignant qu’elle doive passer par «un débat national élargi, associant les syndicats, et que la levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevé», explique- t- il notant, cependant qu’un tel chantier nécessitait, au préalable un certain niveau de numérisation et des statistiques précises. Dans la foulée, il fera remarquer que la revalorisation des salaires, telle que projetée à travers l’augmentation du point indiciaire était une démarche «juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens».
Evoquant la mesure en cours concernant l’allocation chômage, introduite dans la Loi de finances 2022, il indiquera que celle-ci était «proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et assurée au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail», a-t-il rassuré, indiquant son attribution restait assujettie à la mise en place de mécanismes et de contrôle «pour bénéficier aux seuls véritables chômeurs», ajoute Tebboune, qui lance le leitmotiv de «prendre en charge le chômeur».
S’agissant de l’investissement, le président de la République a tranché en faveur de la priorité à accorder aux investisseurs locaux, estimant que «l’investissement en Algérie doit se faire selon le besoin du pays» a- t- il instruit dans ce sens, tout en déplorant que des investisseurs algériens à grands capitaux soient amenés à investir «dans d’autres pays où ils créent de la valeur ajoutée et des emplois avec des fonds provenant de l’Algérie». Immanquablement, le Président de la République a eu à évoquer, face aux représentants des médias nationaux, la question de la politique extérieure de l’Algérie, à l’heure de velléités obscures visant à bouleverser les équilibres géopolitique dans la région.
Sur le dos de l’Algérie ?
Premier à déclencher les hostilités sur ce plan, le voisin immédiat de l’ouest, éternel aigri devant les avancées, à tous les niveaux, d’une Algérie qui s’affaire plus à se hisser au rang d’Etat moderne et progressiste que de lorgner la cour de ses voisins.
Après la fameuse pique de son ambassadeur à l’ONU, Omar Hilale, le Maroc a en effet multiplié ses incartades jusqu’à commettre l’irréparable en attaquant un convoi civil d’exportateurs, tuant les trois camionneurs Algériens ; enhardi par son rapprochement avec l’Etat sioniste, via une normalisation contre nature et, depuis peu la signature, en bonne et due forme d’un accord de coopération militaire.
Après la danse du ventre du Makhzen et de son Roi, exécutée à maintes reprises sous une partition composée d’hypocrisie et de duplicité la diplomatie algérienne a vomi dans le crachoir et coupé toute espèce de relation avec le royaume chérifien.
Quasiment à la même période, la France d’Emmanuel Macron y mettait du sien. Le locataire de l’Elysée a, inexplicablement ; considérations électoralistes extraites, attenter coup sur coup à la souveraineté de l’Algérie et de son Histoire. Fort, très fort de café !
Alger, a comme de juste, activé les leviers d’une rupture diplomatique qui a laissé place à un froid dans les relations, quasi inédit.
Depuis, l’Elysée, Matignon et le Quai d’Orsay se relaient pour tenter de colmater la brèche grande ouverte. Des billevesées en lieu et place d’excuses publiques à hauteur de la forfaiture commise.
Abordant de telles fâcheuses questions, le Président Tebboune, et sans leur donner, outre mesure, une importance capitale, s’est évertué à remettre les pendules à l’heure de parties semblant hors du temps, subitement.
Ainsi et sur les relations algéro-françaises, il dira, le ton péremptoire, que leur retour à la normale ne se fera que sur la base d’un traitement «d’égal à égal» tout en invitant la France à comprendre que cette formule n’était nullement une provocation, mais «un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champ d’honneur entre 1830 et 1962», a précisé le chef de l’Etat.
Il poursuivra encore, prévenant que «l’Algérie ne tolérera aucun diktat», avant de souligner que « l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle».
Dans le même ordre d’idées, le Président a eu à faire remarquer, aussi, que les relations de l’Algérie étaient d’essences méditerranéennes, maghrébines et arabes. «Nous entretenons de bonnes relations avec l’ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles. L’Algérie n’a de haine pour aucun pays», ajoutera-t-il en substance.
Ensuite et sans y trop focaliser, Abdelmadjid Tebboune lâche son ire sur le Maroc, considérant qu’il était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe à partir d’un autre pays arabe. Qualifiant un tel acte d’ «infâme et indécent», il rappellera que «c’est la première depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe. Un tel acte entache d’opprobre le pays hôte», s’est offusqué le président de la République. Tout juste offusqué !
A. K.

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