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Si Amara Saïd, DG de la Finalep : « Nous allons introduire une société en Bourse en 2023 »

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Le directeur général de la Financière Algérienne de Participation (Finalep) annonce, dans cet entretien, l’introduction à la Bourse d’Alger, courant 2023, d’une société dans laquelle elle détient des participations. Il s’agit d’une première en Algérie, en ce sens que les introductions en bourse des sociétés n’ont jamais été réalisées, jusqu’ici, par une société de capital investissement. Explications.      

Propos recueillis par Hacène Nait Amara

Quel est le bilan des activités réalisées en par la Finalep en 2022 ?

Le portefeuille de la Finalep compte à ce jour 48 participations dans 48 sociétés. Durant l’exercice 2022, nous avons pu réaliser deux opérations de sortie, c’est-à-dire de cession de notre part sociale dans deux entreprises. Par ailleurs, la Finalep a procédé à la réception de son système d’information. L’établissement est en train d’intensifier, depuis quelque temps, les essais sur ce système à l’effet d’optimiser son exploitation et d’avoir ainsi un outil d’information véhiculant au quotidien des informations indispensables surtout pour l’évaluation et l’anticipation des risques. Car, faut-il rappeler, notre activité a cette particularité d’être constamment exposée à des risques juridiques, financiers et économiques.      

Les activités de la Finalep sont restées, des années durant, méconnues auprès des jeunes porteurs de projets. Peut-on dire aujourd’hui que l’établissement a réussi à surmonter ce handicap ?

Effectivement, la Finalep en sa qualité de société de capital investissement a accompagné bon nombre d’entreprises à travers tout le territoire national, touchant à diverses activités économiques comme le tourisme, l’industrie et la santé. Cela signifie que notre établissement jouit d’une certaine visibilité sur le marché national ou régional.   

Quels moyens la Finalep emploie-t-elle pour se rapprocher des jeunes et les convaincre des avantages que présentent ses financements ?

Afin de se rapprocher des jeunes ou des investisseurs, la Finalep recourt à plusieurs outils techniques. Je peux citer à titre d’exemple la mise en place depuis quelques temps déjà d’un site web dont l’objectif est de permettre un accès facile à l’information et de vulgariser les différents mécanismes de prise de participation. Aussi, nous programmons régulièrement des journées d’information à travers des campagnes médiatiques sur nos activités à travers toutes les wilayas du pays, en direction des investisseurs, avec la participation de tous les organismes concernés.

Quels sont les critères arrêtés par la Finalep dans sa stratégie de prise de participation dans les projets ?

Le premier critère a trait à la spécificité d’une société de capital d’investissement en général. La Finalep demeure très sélective et prudente. Son choix d’investir dans des participations repose sur les critères bien déterminés, selon la nature etle mode de son intervention (le management, ). Néanmoins, la Finalep cible les secteurs qui nécessitent un développement durable et qui vient compléter le reste des activités. Nous nous intéressons donc aux projets créateurs d’une valeur ajoutée, déclencheurs d’une synergie économique au niveau local ou régional.

Avez-vous connu des cas de « mésaventure » avec des clients ?

Non, mais nous n’avons pas pu réaliser certains de nos objectifs à cause de la crise sanitaire du Covid-19. Celle-ci avait provoqué un ralentissement des activités de beaucoup de sociétés, mais heureusement, elles affichent aujourd’hui un certain équilibre commercial et financier.

Parmi les objectifs que la Finalep s’était fixée, celui de ramener des sociétés en Bourse pour dynamiser l’activité boursière. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Effectivement, la Finalep envisage de ramener des sociétés en bourse pour dynamiser l’activité boursière. Cela rentre aussi dans le cadre de la mise en œuvre de notre plan d’actions. Une société a été ainsi sélectionnée pour la faire introduire à la Bourse d’Alger, mais il faut savoir que le processus d’introduction à la bourse est bien réglementé. Nous avons d’abord procédé à la transformation de la forme juridique de cette société de Sarl à Spa et nous préparons actuellement le dossier de conformité pour sélectionner un intermédiaire en bourse, comme l’exige la Bourse d’Alger, et accompagner cette société durant tout son processus d’introduction. Nous envisageons de terminer toute cette opération au plus tard en octobre 2023.

Selon certains économistes, le secteur du Capital investissement, en Algérie, enregistre une timide évolution et ses résultats restent insuffisants au vu des missions qui lui ont été assignées par le pouvoir public. Quelles en sont les raisons selon vous ?

Je crois que l’unique raison réside dans le principe lui-même. Une société de capital investissement est une société sensible aux chocs financiers, contrairement à une banque qui a plusieurs prestations de service et ses opérations bancaires se reposent soit sur un matelas financier ou bien sur des garanties, toutes natures confondues, personnelles, institutionnelles ou réelles comme les hypothèques. Pour une banque, quelle que soit la situation d’une entreprise, qu’elle affiche des résultats bénéficiaires ou déficitaires, son seul souci est de récupérer son engagement, à savoir le crédit bancaire, via un tableau d’amortissement bien déterminé. En revanche, le bénéfice d’une société de capital investissement réside sur les dividendes dégagés par l’activité elle-même. Si l’entreprise est déficitaire, la société d’investissement sera confrontée à une situation inconfortable puisqu’elle ne pourra pas récupérer ses fonds. Mais je pense que dans le contexte économique mondial actuel les sociétés n’affichent pas d’une manière régulière des résultats déficitaires et ne sont pas non plus forcément bénéficiaires. C’est la raison pour laquelle elles n’arrivent vraiment pas à se positionner sur le marché.

Après ces deux dernières années de crise sanitaire qui ont impacté l’activité économique, peut-on dire qu’aujourd’hui que nous assistons à une relance en faveur du partenariat entreprise – sociétés de capital investissement ?

Je pense que oui, d’autant que le nouveau code de l’investissement encourage l’investisseur et les sociétés de capital investissement sont actuellement en train de travailler avec tous les acteurs de l’écosystème et complètent ainsi le process bancaire.

Quels sont les objectifs de la Finalep pour l’année 2023 ?

Nous comptons faire entrer en exploitation des entreprises existantes dans le portefeuille de la Finalep. Il s’agira aussi de procéder à la réception définitive de notre système d’information. Aussi, la Finalep est en négociation avec un établissement financier pour obtenir une couverture financière de nos prises de participation afin de minimiser le risque de dépréciation de la part sociale ou de l’action.  Réaliser des prises de participations et organiser des colloques à l’endroit des managers (sociétés en portefeuille) pour améliorer davantage leur capacité de gestion.  

H. N. A.

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