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Abdelhamid Mazri, PDG de Kahrakib : «Nous serons concurrents et compétitifs à l’international»

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L’entreprise Kahrakib, filiale du groupe Sonelgaz, a réussi à s’imposer dans le secteur de l’électricité, comme l’une des plus importantes Sociétés spécialisées dans la réalisation des infrastructures de transport de l’électricité. Son domaine de prédilection couvre trois métiers essentiels, à savoir les postes électriques, les lignes aériennes et les câbles souterrains. Son PDG, Abdelhamid Mazri, assure que le capital humain hautement qualifié dont l’entreprise dispose est aujourd’hui en mesure de prendre en charge toutes sortes de travaux d’Engineering, de Procurement et de Construction (EPC). C’est d’ailleurs l’atout majeur de Kahrakib qui se prépare, selon son PDG, à conquérir le marché international, en association avec les diverses sociétés filiales de Sonelgaz. L’entreprise, qui n’a pas moins de 47 années d’existence, se dit toute prête à relever ce défi et compte pour cela sur une expertise avérée acquise tout au long de ces années.

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Kahrakib est l’une des filiales les plus importantes du Groupe Sonelgaz. Peut-on connaitre les activités et les missions qui lui sont assignées ?
Kahrakib Spa est une société filiale à 100% du groupe Sonelgaz. Elle est spécialisée dans les travaux et le montage électriques, de l’étude à la construction, dans les trois métiers : les postes électriques, les lignes électriques et les câbles toutes tensions confondues (Moyenne, haute et très hautes). Nous faisons aussi, à travers l’unité industrielle TABEL à Oran, la fabrication de quelques équipements électriques qui rentrent dans le cadre de la chaine de valeurs de nos métiers, comme les tableaux généraux basse tension (T.G.B.T et CLPG), les armoires inverseurs de source jusqu’à 3200A, les armoires de compensation d’énergie réactive, les coffrets de protection cathodique, les tableaux de distribution Publique (T.U.R) et armoire de protection numérique toutes gammes.
En plus des équipements produits, l’unité Tabel compte parmi ses produits de références, la réalisation des postes électriques Shelters et Skids moyenne-tension destinés pour l’interconnexion dans les zones isolées avec un taux d’intégration qui avoisine les 65%.
Dans le jargon électrique, nous sommes « Tableautier ». C’est dire que Kahrakib fait dans le montage, les travaux et dans l’intégration nationale en augmentant graduellement le taux d’intégration dans les équipements électriques. L’entreprise existe depuis 1974 dans le service des travaux électriques et est devenue une société à part entière depuis 1982, intégrant le groupe Sonelgaz depuis 2006.

Quelles ont été, ces dernières années, les principales réalisations de l’entreprise ?

Je dois rappeler que Sonelgaz a créé une holding chargé de réaliser des prestations d’engineering et de construction (EPC) englobant toutes les sociétés de travaux dont Kahrakib. En réalité, notre société fait déjà l’Engineering, le Procurement et la Construction. Mais notre valeur ajoutée se trouve dans l’Engineering et notre savoir-faire dans le Procurement. Cela n’est pas une chose aisée, notamment quand il s’agit d’importer des équipements, ou encore de lancer des appels d’offre à l’international. Quant à nos réalisations, Kahrakib a connu ces dernières années un saut quantitatif, en matière de réalisation, et qualitatif, en matière de maitrise d’œuvre et d’expertise. Aujourd’hui, nous faisons même des réalisations de 60 kV, de 220 kV et nous avons la primeur de réaliser des postes de transformation électrique de 400 kV. Justement, parmi nos prouesses, je peux vous citer la réalisation du poste de transformation électrique 400kV à Naâma, 100% Kahrakib.
Aussi, Kahrakib, vient de se positionner dans un segment de son métier qui était, il n’y a pas longtemps, l’apanage des multinationales à savoir : la réalisation des postes blindés MT au niveau de la capitale. Elle a su, dans un premier temps déjà, pallier aux autres réalisateurs étrangers, faisant gagner d’importantes sommes en devises à l’Algérie, tout en s’inscrivant dans une politique d’intégration nationale de plus en plus soutenue.
Sur le marché national, les entreprises capables de réaliser de tels ouvrages ne courent pas les rues. En matière d’engineering, nous disposons aussi d’un bureau d’étude qui n’a rien à envier aux bureaux d’études internationaux. Et beaucoup d’ouvrages réalisés pour le compte de Sonelgaz sont faits par Kahrakib, sachant qu’il y a quelques années les études étaient sous-traitées aux bureaux étrangers. Cela a été rendu possible grâce au transfert de technologie qui s’est fait depuis des années. Aujourd’hui, nous avons deux bureaux d’études très performants spécialisés dans les lignes et les postes, en plus d’un troisième au niveau de l’unité Tabel.

Quels sont les objectifs stratégiques que l’entreprise voudrait atteindre à moyen terme ?
Kahrakib s’inscrit parfaitement dans la démarche et la stratégie globale de Sonelgaz. Celle-ci a pour ambition d’abord de satisfaire la demande nationale et de s’exporter dans un futur proche, à travers les associations et les conventions de partenariat avec les pays limitrophes. C’est pourquoi Sonelgaz est en train de préparer le terrain pour permettre à ses sociétés, comme Kahrakib, de pouvoir s’exporter. Nous pouvons le faire car nous en avons les capacités. Le groupe travail très énergiquement sur le dossier pour permettre à ses sociétés d’exporter leur savoir-faire.

Beaucoup d’entreprises algériennes ont été durement impactées par la crise sanitaire liée à la Covid-19. Comment Kahrakib s’est-elle comportée face à cette crise ?
A l’instar des sociétés nationales, Kahrakib a beaucoup été impactée par cette crise sanitaire aussi bien sur le plan social qu’économique. Je dois préciser ici que l’entreprise a enregistré une perte de plus de 3 milliards de dinars durant cette pandémie. Il n’en demeure pas moins que Kahrakib, en tant que société citoyenne, a quand même pu préserver les emplois au détriment de la production. Nous avons aussi, tant bien que mal, sauvé la mise en réussissant le pari de ne pas fragiliser davantage les assises de base de l’entreprise. Nous avons donc travaillé, durant cette période, sur l’aspect formation, sur l’organisation et nous avons profité de l’occasion pour préparer les programmes qui se projettent à l’avenir.

Kahrakib s’attèle depuis peu de temps à développer l’activité d’enfouissement des réseaux fibre optique. Pourquoi cette nouvelle activité qui sort du domaine de l’électricité ?
La fibre optique n’est pas totalement étrangère du domaine de l’électricité. Nous travaillons depuis longtemps sur la fibre optique, notamment sur les supports de communication dans les postes de transformateurs. Quant à l’enfouissement des réseaux de fibre optique, nous l’avons considéré comme une activité de développement des réseaux souterrains, assimilée exactement à l’activité câble. Cela n’est pas réellement une diversification introduite dans nos activités, mais plutôt une continuité ou une complémentarité. A un moment donné, il y a eu une baisse du portefeuille câble et nous avons voulu le compenser par cette activité. Malheureusement, à Alger, nous avons eu beaucoup de contraintes et les travaux sont actuellement à l’arrêt faute d’avoir toutes les autorisations pour développer la fibre optique dans les objectifs initialement arrêtés.

Quel rôle le capital humain assure-t-il dans le développement général de l’entreprise ?
A mes yeux, le capital humain est très important. Ce n’est pas par hasard que Kahrakib a atteint un haut niveau de qualification, d’expertise et de savoir-faire. Nous avons, depuis des années déjà, à travers nos écoles et les partenariats conclus, donné la plus grande importance à cela. De plus, nous sommes parmi les rares entreprises certifiées SMI (Système de Management Intégré) aux normes internationales, sur trois référentiels à savoir : ISO 9001 version 2015 /ISO 14001 version 2015 et ISO 45001 version 2018, depuis plusieurs années déjà. Tout ce que nous pratiquons se fait en respect de nos références. Dans cette certification, le capital humain est une pièce maitresse.

Quelle est la stratégie adoptée par l’entreprise pour relever le défi de l’exportation ?
La question est pertinente et tombe à point nommé, d’autant que nous sommes aux portes d’une aventure internationale. Mais je précise que Kahrakib n’a pas l’intention de s’engager dans cette aventure seule, en ce sens que l’organisation telle qu’elle est faite aujourd’hui prévoit cela de manière groupée. En ce qui nous concerne, nous avons le Background, nos références et notre savoir-faire que nous essayons de mettre à niveau dans le référentiel, le mode opératoire et l’innovation. C’est d’ailleurs le rôle attribué à la nouvelle holding d’engineering et de construction pour justement nous permettre d’aller vers l’export avec de meilleures chances. La conquête à l’international n’est pas aussi évidente et il nous appartient, à nous tous, de travailler ensemble pour mettre toutes les chances de notre côté, afin d’y aller en partenaires incontournables. Concrètement, nos bureaux d’étude sont prêts et sont disposés à faire toutes les études d’engineering. Nos équipes essayent de sélectionner le personnel pouvant répondre aux exigences pour partir explorer le marché international et nous n’attendons que le feu vert pour y aller. Il y a une volonté politique de concrétiser cela et, financièrement, la décision d’ouvrir des représentations de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) au niveau de certains pays étrangers a fait que le climat favorisant la conquête du marché étranger commence à prendre forme. Ce qui est sûr, c’est que nous serons concurrents et compétitifs à l’international.
B. T.

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